Le Togo adopte un guide harmonisé sur les droits humains et le genre en lien avec le VIH et la tuberculose
Après deux jours de travaux, l’atelier national de validation des guides de formation harmonisée sur les droits humains et le genre en lien avec le VIH et la tuberculose a abouti à l’adoption ce 7 février 2025 d’un document de référence. Désormais, le Togo dispose d’un outil essentiel qui servira de base à la formation des acteurs impliqués dans la lutte contre ces maladies et la promotion des droits humains.
Un engagement en faveur de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination
Depuis l’engagement mondial en 2015 visant à éradiquer le VIH/sida d’ici 2030, des avancées notables ont été enregistrées. À l’échelle internationale, les décès liés au sida ont diminué de 54 % entre 2010 et 2020, tandis que les nouvelles infections ont baissé de 52 %. Cependant, ces progrès ne profitent pas équitablement à toutes les populations. En raison de la stigmatisation et de la discrimination, certaines personnes renoncent à se faire dépister ou à suivre un traitement, mettant ainsi en péril leur santé et celle de la communauté.
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Au Togo, les études de 2014 et 2021 sur l’index de la stigmatisation et de la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) révèlent que ces dernières et les populations clés continuent de faire face à des préjugés et à l’exclusion. La validation de ce guide de formation constitue donc une avancée majeure dans la sensibilisation et la protection des droits des PVVIH.
Un guide pour mieux former et sensibiliser
Le document adopté servira à outiller divers acteurs, notamment les magistrats, les officiers de police, les leaders religieux, les journalistes et les agents de santé. Ces professionnels joueront un rôle clé dans l’accompagnement des populations vulnérables et la promotion d’un environnement inclusif.
Pour Kayi Abbey, magistrate, ce guide constitue une avancée significative :
« Si ce document est finalisé et que les formateurs sont déployés rapidement sur le terrain, nous ferons un grand pas dans la protection des droits des personnes vivant avec le VIH. Cependant, il reste crucial que les victimes soient informées de leurs droits et que la célérité dans le traitement des dossiers soit assurée pour garantir une justice effective. »
L’implication des leaders religieux dans la lutte contre la discrimination
Les leaders religieux, en contact direct avec les communautés, ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la stigmatisation. Yaya Koloni, leader religieux, insiste sur l’importance de la sensibilisation :
« Beaucoup de personnes perçoivent encore le VIH/sida ou la tuberculose comme une malédiction. Or, avec la bonne information, nous pouvons déconstruire ces idées reçues. Grâce à ce guide, nous allons pouvoir sensibiliser nos fidèles dans les mosquées, églises et temples afin de favoriser une meilleure intégration des malades et limiter ainsi la propagation des maladies. »
Prochaines étapes : dissémination et formation des formateurs
Selon Damien Amoussou, coordonnateur adjoint du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le sida et les IST (SP/CNLS-IST), l’adoption du guide n’est qu’une première étape :
« Il est maintenant essentiel d’intégrer les ajustements nécessaires au document avant de le disséminer largement. Une phase pilote de formation des formateurs sera ensuite mise en place afin de garantir une appropriation effective de son contenu par les différents acteurs. »
L’adoption de ce guide marque une avancée significative dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et à la tuberculose au Togo. Il constitue un levier important pour la promotion des droits humains et l’amélioration de la prise en charge des personnes affectées. La sensibilisation et la formation des acteurs sur le terrain seront déterminantes pour un changement durable des mentalités et des pratiques.
Albert AGBEKO
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