Liberté de la presse menacée au Togo : le Patronat de la Presse Togolaise dénonce l’interpellation de la correspondante de TV5 MONDE

Le Patronat de la Presse Togolaise (PPT) tire la sonnette d’alarme face à une nouvelle dérive sécuritaire visant une journaliste en plein exercice de ses fonctions. Le 6 juin dernier, Flore Monteau, correspondante de TV5 MONDE au Togo, a été interpellée par les forces de l’ordre alors qu’elle couvrait une manifestation dans le quartier Agbalépédo à Lomé.

Selon le communiqué officiel du PPT, la journaliste, bien qu’ayant présenté sa carte de presse et son accréditation délivrée par la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication), a été contrainte de supprimer les images de la manifestation filmées avec son matériel professionnel. Caméra et téléphone ont été confisqués, et elle a été conduite au commissariat de Djidjolé, où elle a finalement dû effacer les séquences avant de récupérer son équipement.

Une pratique répressive dénoncée par le PPT
Le Patronat de la Presse Togolaise qualifie cet incident de « pratique moyenâgeuse » et rappelle que ce n’est pas un cas isolé. Quelques jours plus tôt, le journaliste togolais Albert Agbeko a subi un traitement similaire à Tsévié, ce qui témoigne, selon l’organisation, d’un climat délétère pour la liberté de la presse au Togo.
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Dans son communiqué, le PPT exprime son indignation face aux dérives répétées des forces de sécurité, en dépit des nombreux ateliers organisés pour promouvoir un climat de respect mutuel entre journalistes et forces de l’ordre.
« Il est curieux de constater qu’après plusieurs séances de sensibilisation et de formation, les mêmes comportements répressifs persistent », déplore le PPT.
Un appel au boycott des partenariats avec les forces de sécurité
Face à cette recrudescence de violations de la liberté de la presse, le PPT annonce qu’il se réserve le droit d’appeler au boycott de toute collaboration entre journalistes et forces de défense et de sécurité, si les exactions ne cessent pas.
Enfin, l’organisation professionnelle appelle l’ensemble des journalistes togolais à la vigilance, particulièrement en cette période de tensions sociopolitiques. Le communiqué conclut sur une note d’alerte, exhortant les autorités nationales et les partenaires internationaux à prendre la mesure de la gravité de la situation.
Francine DZIDULA
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