Lomé sous surveillance: une semaine à haut risque avec des appels à manifester

Le Togo s’apprête à vivre une semaine sous haute tension. Des appels à manifester ont été lancés par des activistes, blogueurs, partis politiques et associations de la société civile cette semaine pour dénoncer la vie chère, exiger davantage de libertés publiques et contester les récentes modifications constitutionnelles.

Sur les réseaux sociaux, des figures de la contestation togolaise ont appelé à une série de manifestations publiques prévues les 26, 27 et 28 juin 2025. En parallèle, des partis politiques et des organisations de la société civile ont appelé la population à observer une journée de désobéissance civile dès ce lundi 23 juin.

Ces différents appels surviennent dans un climat encore marqué par les événements du 6 juin dernier. Ce jour-là, des manifestations pacifiques contre la cherté de la vie et pour plus de démocratie avaient été sévèrement réprimées à Lomé, avec des scènes choquantes de violence policière et des cas de torture rapportés sur des manifestants arrêtés.
Déploiement discret mais massif des forces de sécurité
En ce 23 juin, la vie semble suivre son cours à Lomé. Les fonctionnaires et travailleurs du secteur informel ont repris leurs activités, la circulation est fluide, mais la capitale togolaise est placée sous surveillance renforcée.
Plusieurs carrefours stratégiques sont discrètement mais fermement occupés par les forces de sécurité. À GTA, non loin du palais présidentiel, une fourgonnette de police est stationnée, avec des agents équipés de boucliers, matraques et casques. Sur l’axe de la Présidence, rouvert après avoir été fermé lors des dernières manifestations, la circulation est maintenue, sous haute vigilance.
Même configuration aux points sensibles de la capitale : Carrefour Limousine – Adjidoadin, Ancienne Douane Adidogomé, Carrefour Deux Lions, Échangeur d’Agoè-Nyivé,…et Carrefour La Fiesta, où une fourgonnette du Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN) est visible.
Des menaces de sanctions gouvernementales
En amont de cette semaine annoncée comme décisive, le gouvernement togolais a publié un communiqué, vendredi soir. Il rappelle les dispositions réglementant les manifestations publiques et prévient que toute infraction sera punie de sanctions pénales.
Un message clair qui vise à dissuader toute tentative de mobilisation spontanée, mais qui pourrait aussi contribuer à exacerber les tensions dans un climat déjà fragile.
Lomé retient son souffle
Alors que la population semble pour l’instant vaquer à ses occupations, beaucoup craignent un nouveau cycle de confrontations entre manifestants et forces de l’ordre dans les prochains jours. Les appels à manifester continuent de circuler sur les réseaux sociaux, et les regards se tournent désormais vers le 26 juin, date prévue pour la première journée de mobilisation.
En attendant, Lomé retient son souffle dans un mélange de crainte, d’espoir et de résilience.
Albert AGBEKO
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