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Report des premières élections sénatoriales au Togo : une décision controversée

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Le Togo vient de franchir une étape inédite dans sa vie politique avec l’organisation imminente de ses premières élections sénatoriales. Cependant, cette consultation électorale, qui devait initialement avoir lieu en février 2024, suscite de vives controverses et divisions au sein de la société et de la classe politique.

YAS SOWE

Réuni en Conseil des ministres le 26 décembre 2024, le gouvernement a annoncé le report de ce scrutin. Une décision motivée, selon les autorités, par une demande émanant du Cadre permanent de concertation (CPC), qui regroupe une partie de la classe politique. Ce report vise à permettre aux acteurs concernés de mieux s’organiser pour ces élections, dont l’enjeu dépasse largement une simple consultation électorale.

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Une élection au cœur des critiques

Prévue par la Constitution de la Cinquième République, l’instauration d’un Sénat composé de 61 membres soulève des interrogations. Parmi eux, 41 seront élus au suffrage universel indirect par les conseillers municipaux et régionaux, tandis que les 20 autres seront désignés par le président Faure Gnassingbé, une disposition vivement critiquée par l’Alliance nationale pour le changement (ANC), dirigée par Jean-Pierre Fabre.

Au-delà des débats politiques, l’opinion publique exprime un scepticisme grandissant. L’utilité d’une chambre haute dans un pays où l’Assemblée nationale est déjà perçue comme peu performante est remise en question. Peu de propositions de lois, absence de contrôle effectif de l’exécutif, et des députés souvent accusés de se limiter à approuver les textes gouvernementaux « les mains en l’air », tels sont les griefs régulièrement formulés.

Des coûts jugés exorbitants

L’aspect financier de cette réforme alimente également la polémique. L’installation du Sénat implique des investissements conséquents, notamment la construction de nouveaux locaux pour accueillir les sénateurs, le siège actuel du Parlement étant jugé insuffisant. Ces dépenses, qui viendront alourdir le budget 2025, sont perçues comme excessives par une partie de la population.

Pour beaucoup, cette élection sénatoriale représente un luxe que le Togo ne peut se permettre, surtout dans un contexte où les priorités économiques et sociales semblent plus urgentes.

Un calendrier contraint

Malgré ce report, le gouvernement doit faire face à une contrainte de temps. Selon la Constitution, le Sénat doit être mis en place d’ici mai 2025, date limite pour l’installation des institutions prévues par la Cinquième République. De plus, le Sénat jouera un rôle déterminant dans l’élection du futur président de la République, désormais désigné au suffrage indirect par le Parlement et le Sénat réunis en congrès.

Cette pression temporelle et les divisions persistantes au sein de la classe politique laissent entrevoir une période agitée pour les autorités togolaises, qui devront concilier attentes citoyennes, contraintes institutionnelles et consensus politique pour mener à bien ce projet.

Le report de ces élections sénatoriales est-il un simple ajustement technique ou le signe d’un malaise plus profond au sein du système politique togolais ? L’avenir proche apportera sans doute des réponses, mais une chose est certaine : la mise en place de cette nouvelle institution n’a pas fini de faire débat.

 

Francine DZIDULA
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