Malgré ses importantes ressources naturelles et minières, le Togo continue de recourir massivement à l’emprunt pour financer ses besoins, creusant un peu plus l’écart entre les aspirations de développement et la réalité économique.

En 2024, le pays a levé 638,5 milliards de FCFA sur le marché financier de l’UEMOA. Ce montant s’ajoute aux emprunts contractés auprès d’institutions internationales telles que le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne, ainsi que des pays partenaires comme la Chine et des États du Moyen-Orient.

Pour 2025, la stratégie d’endettement se poursuit avec des objectifs clairs : lever 332 milliards de FCFA à travers l’émission de bons assimilables du trésor (BAT) et d’obligations assimilables du trésor (OAT). Le bal des emprunts a été ouvert dès le 10 janvier 2025, avec une première opération d’un montant de 22 milliards de FCFA, suivie par une deuxième levée de fonds de 20 milliards, qui sera clôturée le 24 janvier (ironie du sort, cette date est pompeusement nommée la libération nationale).
Ces emprunts, contractés à des taux d’intérêt minimums de 6,25 %, alourdissent encore davantage la charge de la dette publique. Sur le budget de l’État pour 2025, fixé à 2 397 milliards de FCFA, près d’un tiers des ressources, soit 710 milliards, seront consacrées au remboursement de la dette.
Cette situation met en évidence une problématique majeure : les revenus générés par les impôts, taxes et droits de douane peinent à être réinvestis dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Pour beaucoup, le poids de la dette hypothèque les chances d’un développement économique durable, tout en aggravant la pression fiscale sur les contribuables.
Alors que le Togo cherche des solutions pour équilibrer ses finances, la gestion prudente de la dette publique reste un défi crucial pour les années à venir. Les Togolais, quant à eux, attendent des mesures concrètes pour transformer les emprunts en opportunités de croissance et de bien-être.