
La société civile togolaise n’abandonne pas le combat pour la justice et le droit de manifester. Initialement prévue le 14 juillet 2025, puis interdite par les autorités, la marche citoyenne en mémoire des victimes des manifestations de juin est désormais reprogrammée pour le 25 juillet 2025 à Lomé. À l’initiative de l’ONG Novation Internationale, cette mobilisation pacifique vise à dénoncer les violences d’État et à exiger des comptes.

La première date de la manifestation avait été rejetée par le ministre de l’Administration territoriale, qui évoquait un risque de perturbation en pleine campagne électorale. Les organisateurs ont finalement accédé à la demande des autorités en reportant la marche au vendredi 25 juillet 2025.
Une répression jugée disproportionnée
En juin dernier, à l’appel des influenceurs, des citoyens ont exercé leur droit à manifester, pacifiquement, sans armes, ni violence. Pourtant, ces mobilisations ont été violemment réprimées, comme en témoignent les nombreuses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, montrant des scènes de brutalité insoutenables.
Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, les exactions incluent : des bastonnades sauvages avec matraques et cordelettes, des arrestations arbitraires de passants, de jeunes et de personnes âgées, des violations de domiciles et destructions de biens privés, des poursuites de jeunes jusque dans la lagune, provoquant des noyades.
Le bilan humain est lourd : 7 morts selon les ONG, 5 morts par noyade selon les autorités togolaises.
Un appel au respect des droits fondamentaux
Face à cette répression qualifiée d’inhumaine, Novation Internationale et ses partenaires exigent :
-La vérité et la justice pour les victimes,
-La fin immédiate des violences d’État et de l’impunité,
-Le respect du droit constitutionnel de manifester,
-La libération sans condition des personnes arrêtées,
-L’ouverture d’une enquête internationale indépendante.
Itinéraire de la marche du 25 juillet 2025
La marche débutera à 11h au terrain de Bè-Kondjindji. Le cortège empruntera le boulevard Houphouët-Boigny, passera par le carrefour du marché de Bè, pour s’achever à la lagune de Bè, au niveau de Lavista Park, lieu symbolique des événements tragiques de juin dernier.
Les organisateurs invitent les participants à s’habiller en noir, signe de deuil et de solidarité avec les victimes. Pour l’instant, les autorités n’ont pas encore réagi à la nouvelle date.
Une société civile mobilisée malgré les entraves
Face à un climat politique tendu, où les canaux traditionnels d’expression publique sont verrouillés, les réseaux sociaux deviennent les derniers espaces de mobilisation, échappant au contrôle des autorités sauf restreignant la connexion internet. Mais cela engendre aussi une répression plus brutale, comme en juin 2025.
À travers cette marche pacifique, les acteurs de la société civile togolaise veulent rappeler que le droit de manifester est garanti par la Constitution et qu’aucun contexte ne saurait justifier la répression sanglante de citoyens sans défense.
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Francine DZIDULA
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