Le Togo, petit pays à la grande résilience, a connu récemment son quart d’heure de gloire. Grâce à House of Challenge et au sacre retentissant de Dieudonné TV7, le Togolais est devenu, l’espace d’un instant, le nouveau fantasme continental. Sur les réseaux sociaux, c’était l’euphorie : on encensait le charisme, l’intelligence, et même le potentiel matrimonial du citoyen togolais. Oui, madame, messieurs, il parait que sortir avec un Togolais était devenu aussi tendance que porter du wax ou boire du bissap bio.
Mais, comme souvent chez nous, la fête a été courte. Très courte. À peine le temps de dire « Félicitations Dieudonné » que les vieux démons, en embuscade, ont surgi tels des voisins jaloux à un mariage. La 5e République est arrivée avec fracas, comme une mauvaise blague mal racontée. L’ancien Président Faure Gnassingbé, le jeune doyen, toujours jeune malgré ses vingt ans de règne (merci les crèmes anti-constitutionnelles), a troqué son titre contre celui de « Président du Conseil ». Une nouveauté ? Que nenni. Juste une façon élégante de changer le décor sans toucher à l’acteur principal.
Résultat : l’Afrique, qui avait un instant voulu devenir togolaise par alliance, a subitement demandé le divorce. Les réseaux sociaux sont passés du mode love au mode clash. On accuse le peuple togolais d’être mou, passif, hypnotisé peut-être ? Victime d’un syndrome appelé : « Toujours eux, jamais nous ».
Et voilà comment, en quelques clics et une signature au bas d’un décret, le Togo est passé du podium à la cave. Une lumière vacillante, vite soufflée par les vents familiers de la résignation.
Mais bon, qui sait ? Peut-être qu’à la prochaine saison de House of Challenge, on élira un président ?
Francine DZIDULA
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