Togo : Qui sont ces ministres qui se lancent dans la course à la députation ?

Ils ont délaissé les bureaux climatisés pour le terrain. En l’espace de deux semaines, le temps que durera la campagne électorale, leurs bureaux seront vides. Il s’agit des bureaux des ministres.

Nommés le 1^er octobre 2020, onze ministres du gouvernement sont engagés dans la course à la députation. Parmi eux, certains n’ont jamais sollicité le suffrage des électeurs.

Même si la plupart, surtout ceux qui se présentent à l’intérieur du pays, partent avec les faveurs des pronostics, en cas de défaite, il serait envisagé qu’ils quittent le gouvernement.

TOMEGAH SIDEMEHO DJIDUDU, Première ministre est candidate. C’est une habituée des joutes électorales. C’est la deuxième fois qu’elle affronte les électeurs dans son fief de Vo. En 2013, elle avait été élue député avant de céder son siège.

Depuis, le début de la campagne, l’ancienne ministre du Développement à la base a renoué avec le terrain.

Depuis le début de la campagne, utilisant des moyens conséquents comparés à ses adversaires, Mme Tomegah qui a reçu le soutien de l’ancien responsable du Collectif Sauvons le Togo (CST), Me Jil-Benoit Afangbedji, devra sans trop forcer valider son siège face à des candidats de l’opposition sans moyens qui tenteront de résister dans une zone traditionnellement acquise à l’opposition.  Ses farouches adversaires seront l’ancien député de l’ANC Alphonse Kpogo,  l’ancien ministre Sassouvi Kodjo Dossey-Anyron de la DMP ou encore Jean-Joël Koffi Kissi, l’ancien secrétaire général du CAR.

 

ADEDZE KODJO SEVON-TEPE, Ministre d’État, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière, conduit la liste UNIR dans le Zio. Tête de proue du parti au pouvoir, le natif de Kovié est très respecté. Mais ces incessantes plaintes contre les journalistes ces derniers temps ont fini par écorner son image au sein de l’opinion. Néanmoins, il ne devrait pas peiner avec l’ancien ministre Me Koffi Tsolenyanu, son colistier, à sauver au moins un siège à UNIR dans une circonscription largement acquise à l’opposition. Cependant, on note ces dernières années une progression du parti au pouvoir.

 

TENGUE KOKOU EDEM est l’un des jeunes cadres du parti au pouvoir. Brillant cursus scolaire et professionnel, il se lance pour la deuxième fois à la conquête des électeurs de Haho pour son parti UNIR. Elu en 2018, il avait renoncé à son siège pour se voir nommer quelques années plus tard au sein du gouvernement Tomegah Dogbé comme ministre de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière.

En seconde position sur la liste UNIR dans le Haho, derrière l’ancien Premier ministre Selom Klassou, l’ancien directeur de Maersk et son colistier ont été élus députés lors de la législative de décembre 2018. Ils ont plus de chance de rééditer leur exploit. Seulement le vieux briscard de l’ANC, Atandji Abalo Edem essaiera de les contenir.

 

KOKOROKO KOMLA DODZI, révélé par l’Université de Lomé qu’il a dirigé de 2016 à 2023, avant d’être nommé au ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et artisanat, il se lance dans la course à la députation. C’est la première fois que le professeur titulaire des sciences politiques s’engage pour un poste électif dans une circonscription autrefois acquise à l’opposition. Très attendu, Kokoroko joue son va-tout pour offrir un siège à son parti.

 

HODIN EKE KOKOU, très effacé dans le gouvernement Dogbé, le ministre délégué auprès du ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, chargé de l’Enseignement technique et de l’Artisanat réussira-t-il à conserver son poste de député qu’il était avant d’abandonner son siège à la suite de sa nomination dans le gouvernement Dogbé. Le vote reste ouvert dans la circonscription d’Anié. Dans cette zone cosmopolite, chacun des candidats à des chances de le remporter.

 

KOUIGAN YAWA AHOFA, ministre-maire, elle cumul plusieurs postes. Réputée très proche du président de la République qui l’a nommée ministre de la communication et des médias, le quadragénaire aura à cœur de remporter les sièges en jeu dans l’Ogou pour sa formation politique. A son avantage, son élection à la mairie de la ville, une première pour une femme. Mais les enjeux d’une élection municipale et une élection législative ne sont pas les mêmes. Même si sur le terrain, la présidente de la faitière des communes du Togo, part avec les faveurs, avantagée par les moyens du parti. Dans la précédente législature, boycottée par l’opposition, UNIR avait remporté la presque totalité des sièges de la circonscription OGOU-ANIE, ne cédant un siège qu’à son ancien allié UFC représenté par ALIPUI SENANU KOKU qui sera cette fois-ci le concurrent de la ministre et qui dispose aussi de moyen pour limiter les dégâts.

 

TCHA-KONDO ZOUREYHATOU, élue députée à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de 2018 dans la circonscription d’Assoli, elle a dû laisser son siège à la suite de sa nomination au gouvernement en tant que ministre des Infrastructures et des Transports. En raison de la législation imposant un non-cumul des mandats, elle quitte son mandat de députée le 22 mars 2019. La victoire lui est assurée dans l’Assoli.

 

TCHEDE ISSA BOURAIMA K, sous le feu des critiques il y a quelques années pour sa déclaration encourageant le favoritisme, le ministre en charge du Désenclavement et des Pistes rurales, dirige la liste UNIR dans la circonscription électorale de Cinkassé, à l’extrême nord du pays.

Il aura fort à faire face à des partis bien implantés dans la zone comme l’ADDI et l’ANC.

 

YAYA SANI, ministre de l’économie et des finances, il se présente pour la première fois dans la circonscription électorale de la Binah, une zone largement acquise au pouvoir.

 

DOSSOU DOHOE MYRIAM VIWOVALE et MIVEDOR KAYI, respectivement ministre du Développement à la Base et de la Jeunesse et ministre Commerce, de l’artisanat et de la consommation sont deux membres du gouvernement qui représentent le parti UNIR dans la circonscription électorale du Golfe. Si Mme Dossou s’est déjà présentée à l’élection municipale, scrutin au cours duquel elle a été élue conseillère municipale, Mme Mivedor fait sa première expérience du suffrage électif. Son nom tout comme celui de la tête de liste de son parti dans la circonscription, ne dit presque rien aux habitants de la capitale, en revanche Mme Dossou est un peu connue pour avoir dirigé l’INAM. Même si sa gestion de cet institut a été épinglée par l’Inspection générale d’Etat. Somme toute, les deux ministres et la liste UNIR dans le Golfe auront à cœur de limiter les dégâts dans une circonscription largement acquises à l’opposition.

 

Albert AGBEKO

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