TOVIA, un cri de cœur pour transformer les quartiers togolais
Le quartier Bè, longtemps considéré comme un fief de l’opposition et souvent théâtre d’affrontements politiques, amorce un virage décisif vers le développement local participatif. C’est dans cette optique qu’a été porté sur les fonts baptismaux, ce samedi 24 mai 2025, un regroupement citoyen indépendant et novateur. Dénommé Togolais, viens agir (TOVIA), ce mouvement, qui place le développement local au cœur de son action, est porté par Joseph Koamy Gloékpo Gomado, actuel ministre de l’Aménagement et du Développement des Territoires et natif de Bè.
Un mouvement citoyen pour un Togo en action
Ambiance des grands jours ce samedi après-midi au centre communautaire de Bè. L’esplanade et même les rues adjacentes se sont révélées trop étroites pour contenir la foule de militants et de sympathisants venus soutenir la naissance de ce nouveau regroupement. Face à cet engouement pour l’éveil citoyen, l’action concrète et la responsabilité collective, M. Gomado a répondu favorablement en lançant officiellement TOVIA, un mouvement fondé sur trois valeurs clés : le développement inclusif, la compétence et la transparence.
« TOVIA, c’est un cri du cœur lancé à chaque Togolais, où qu’il se trouve, pour qu’il se lève et devienne acteur de sa communauté, bâtisseur de son avenir, artisan du changement dans son quartier », a déclaré M. Gomado, le Coordonnateur national dans un appel vibrant à la mobilisation collective.
Objectif : les élections locales de juillet 2025
Insistant sur la dimension locale de l’engagement, il a poursuivi : « Le développement du Togolais commence dans nos communes, nos quartiers, nos villages. Nous croyons que chaque citoyen a un rôle à jouer, que chaque action locale compte, et que c’est ensemble, en agissant ici et maintenant, que nous construirons un avenir meilleur pour nous tous. »
Dans cette dynamique, le leader de TOVIA n’a laissé planer aucun doute sur la volonté du mouvement de participer activement aux prochaines consultations électorales, notamment les élections locales prévues pour le 10 juillet 2025.
« Nous ne venons pas pour parler, nous venons pour agir. C’est dans cette logique que TOVIA entend prendre part aux élections municipales dans plusieurs communes », a-t-il affirmé, précisant que le regroupement présentera des candidats compétents, intègres et profondément enracinés dans leurs territoires.
Pour clore son intervention, le maire de la commune Golfe 1 a tenu à lever toute équivoque : « Notre démarche n’est dirigée contre personne. Elle est pour le Togo, pour nos villages, pour nos quartiers, pour nos familles. Elle est pour cette jeunesse qui attend qu’on lui fasse confiance, pour ces femmes et ces hommes qui œuvrent chaque jour, souvent dans l’ombre, pour faire vivre nos communautés », a-t-il précisé, évoquant ainsi implicitement son départ de son ancienne formation politique.
Des anciens militants pour un nouvel engagement
Auparavant, Raymond Houndjo, premier conseiller à la communication, aux médias et aux multimédias, avait retracé la genèse du regroupement, en insistant sur les valeurs et principes qu’il défend.
La plupart des membres fondateurs de TOVIA sont issus de partis politiques, M. Houndjo a déclaré : « Nous nous sommes dit que l’expérience que chacun de nous a acquise, que ce soit en tant que maire, maire-adjoint, conseiller, ou même simple militant de base dans une association, peut être mise en commun pour former un groupe citoyen capable d’apporter des solutions concrètes aux problèmes quotidiens de la population. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés autour d’un dénominateur commun : le développement local. Et c’est là que nous avons décidé d’agir. »
A noter que Joseph Koamy Gloékpo Gomado, coordonnateur national de TOVIA, maire de la commune Golfe 1, et ministre de l’Aménagement et du Développement des Territoires, est un ancien cadre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), dont il a été exclu à la suite de sa nomination au sein du gouvernement actuel. La création de ce mouvement est un véritable coup dur porté à l’opposition dans ce quartier considéré comme son bastion électoral.
Albert AGBEKO
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