Procès Madjoulba : Un procès sous haute protection sécuritaire avec des militaires cagoulés mais courtois
Une première dans l’histoire du Togo. Un tribunal militaire a rendu ce mardi 7 novembre 2023 son verdict dans un procès condamnant cinq militaires dont le plus haut gradé de l’armée togolaise.
Le caractère particulier de ce procès et vue la carrure des personnalités dans le box des accusés : un militaire subalterne et surtout des officiers supérieurs, a fait prendre des dispositions particulières pour la tenue du procès.
C’est ainsi que la zone du palais de justice de Lomé a été bouclée par un impressionnant déploiement des forces de sécurité.
Du 23 octobre au 7 novembre 2023, il n’est pas facile de s’aventurer vers la zone du palais de justice. Elle a été bouclée et les revendeurs aux abords du palais étaient priés d’aller un peu plus loin.
Il faut franchir plusieurs barrières militaires et des pick-up avant d’atteindre le palais. A l’intérieur du palais des fourgonnettes militaires et une ambulance sont positionnées. Des forces de sécurité pour la plupart cagoulés sont sur le bâtiment.
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Dans l’enceinte, des barrières sont également disposées pour encercler le tribunal mais aussi pour permettre aux autres usagers de la justice de vaquer à leurs obligations. En effet, même s’il faut admettre que ce procès a perturbé les activités au sein du temple de la justice togolaise, certaines activités se poursuivaient à l’instar du jugement de certains prévenus dans les petites salles.
Si vous arrivez à franchir ces barrières, vous devez avant de rentrer dans la salle d’audience passer par le détecteur de métal et subir des fouilles corporelles minutieuses par des gendarmes. Ici, il n’y a pas de discrimination, les hommes en uniforme qui viennent suivre le procès sont aussi soumis aux mêmes traitements de fouille. Rappelons qu’aucun appareil électronique (téléphone, enregistreur, caméra, clé USB,…) n’est autorisé à l’intérieur de la salle d’audience. La seule caméra et photo autorisées sont celles de la télévision nationale.
Malgré cet impressionnant dispositif qui a découragé plus d’un, à contrario, ce sont des militaires courtois et disciplinés que nous avons croisés tout au long du procès. Au-delà de leur accoutrement qui peuvent susciter peur et crainte chez les civiles, les militaires déployés dans le cadre de ce procès ont été attentifs aux sollicitations des citoyens : ils ont orienté, renseigné et conseillé. Cette perception a été partagée par plusieurs personnes qui ont fait le déplacement du palais.
« Si dans la vie de tous les jours on peut avoir des forces de sécurité et de défense fermes dans l’exécution de leur tâche mais ouvertes à la population, le fossé entre militaires et civiles serait comblé », a confié un témoin du procès pour qui, il ne doute pas que des consignes ont été données à ces agents déployées.
Albert AGBEKO
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