Kamde Kpatcha, maître du coton à Anié : trois décennies de succès agricole


Depuis 1987, Kamde Kpatcha cultive le coton à Anié avec passion et détermination. Considéré parmi les meilleurs producteurs du pays, il raconte comment son engagement et son savoir-faire lui ont permis de se hisser au sommet de la filière, malgré des moyens limités.
Une passion née en 1987
C’est en 1987, après ses études, que Kamde Kpatcha s’est lancé dans l’agriculture. « Cette année-là, j’ai commencé la culture du coton en juin. À la fin de la saison, j’ai vraiment gagné ma part. C’est ce succès qui m’a motivé à continuer », confie-t-il. Depuis, année après année, il n’a cessé d’investir son énergie dans cette filière.
Des hectares de coton et des distinctions
Installé sur plus de 50 hectares dans la ferme de Glito dans la préfecture d’Anié, Kamde Kpatcha produit en moyenne 83 tonnes de coton par saison, avec un rendement d’environ 1600 kilos à l’hectare. Des performances qui lui valent d’être régulièrement distingué comme meilleur producteur national.
« Ce n’est pas seulement l’année dernière que j’ai reçu ce titre, explique-t-il. Depuis plusieurs années, je réussis à maintenir mon rang. »
Un honneur, mais aussi des limites
Recevoir des distinctions est une fierté pour le producteur. « Être parmi les meilleurs est un bon titre. Les gens me respectent grâce à ma culture », dit-il avec simplicité. Mais derrière cette reconnaissance, les récompenses concrètes restent maigres : « En 2014, j’ai reçu l’ordre du mérite agricole. Depuis, ce sont surtout des diplômes et parfois des engrais. Pas d’accompagnement réel. »
Le besoin d’un véritable soutien
Pour Kamde Kpatcha, les producteurs de coton méritent davantage de soutien technique et financier. « Ce n’est pas motivant d’avoir seulement des diplômes. Sans argent, tu ne peux pas évoluer. Nous avons besoin de financements et de mécanisation. Jusqu’à présent, je travaille encore à la main. »
Une filière qui peine à séduire les jeunes
Si le coton reste une culture porteuse, elle n’attire plus les nouvelles générations. « Quand les jeunes voient qu’il n’y a pas d’accompagnement, ils se disent que ça ne vaut pas la peine. Ils constatent que nous ne sommes pas riches et se détournent de la filière », regrette-t-il.
Diversification et projets d’avenir
Pour sécuriser ses revenus, Kamde Kpatcha a choisi de diversifier ses activités. En plus du coton, il cultive du soja et du maïs, et s’appuie sur l’élevage. « Quand ça devient difficile, je vends une partie du bétail pour réinvestir dans les champs. J’ai déjà acquis un terrain rural, et je veux continuer à développer mes projets. »
Un appel aux autorités
Le producteur interpelle directement les pouvoirs publics : « Je leur demande de nous accompagner par les financements, par les prêts. Depuis l’année dernière, je cherche à faire un forage pour l’eau, mais sans succès. Je suis fatigué ! »
Il rappelle aussi les lourdes charges qu’il supporte : « J’emploie 35 ouvriers agricoles. Sans aide, c’est très difficile de tenir. »
Une réussite malgré tout
Malgré les obstacles, Kamde Kpatcha est fier de son parcours. « Ma plus grande réussite, c’est le coton, mais aussi le soja et le maïs. Ce sont ces filières qui m’ont permis d’avancer et de soutenir ma famille. » Marié à deux épouses et père de huit enfants, il incarne la résilience et la ténacité des producteurs togolais.
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Albert AGBEKO
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