L’aide de l’Etat à la presse est une aide que le gouvernement accorde aux médias afin de les aider à assurer certaines charges en raison de leur rôle d’utilité publique. Et pour être éligible, il faut remplir certaines conditions parmi lesquelles la déclaration à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) des employés ou tout au plus l’un au moins des employés de l’entreprise de presse.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale, faut-il le rappeler, est une institution de la République créée en 1956 et qui a pour mission de contribuer au financement des charges de famille par des prestations, assurer la vieillesse, l’invalidité, le décès, les accidents de travail, les maladies professionnelles et autres prévoyances sociales.
En 2021, la CNSS a été désignée par le gouvernement pour une couverture maladie pour tout le peuple togolais, l’Assurance Maladie Universelle (AMU).
Tout employeur à l’obligation de déclarer ses employés et payer régulièrement ses obligations à la CNSS afin qu’ils puissent bénéficier des services en cas de besoin.
Mais au regard de la situation qu’elles traversent au Togo, rares sont les entreprises qui déclarent leurs employés à la CNSS.
S’agissant de la presse, l’une des conditions d’obtention de l’aide de l’Etat est la déclaration des journalistes à la CNSS. Mais là où le bât blesse, lorsque le Directeur de Publication fait partie de l’équipe rédactionnelle et s’est déclaré, la Commission de gestion de l’aide ne prend pas cela en compte. Il lui est fait obligation de déclarer un journaliste de la Rédaction, ce qui se révèle généralement difficile pour les entreprises de presse.
Ironie du sort, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) qui fixe ces conditions aux journalistes, n’arrive pas à déclarer ses propres agents contractuels, notamment les chauffeurs recrutés pour la plupart par l’institution de régulation des médias elle-même.
Il serait bienséant que la Commission de gestion de l’aide de l’Etat à la presse revoie un peu sa copie pour le bien-être des journalistes. D’ailleurs, depuis quelques années, l’aide accordée par le gouvernement stagne à 150 000 000 FCFA (or les états généraux de la presse dont la tenue a bouclé le 1er juillet 2024 le dixième anniversaire avait plaidé pour que ce montant soit relevé à 1 milliard. On parle désormais de fonds d’aide à la presse mais pour le moment personne ne voit sa couleur) alors même que l’on constate la création constante de nouveaux journaux et surtout ceux en ligne en mode écrit. Tout ceci fait que les médias s’en sortent avec des miettes.
Par exemple, une presse en ligne qui devrait bénéficier de 225 000 F comme d’habitude, et qui n’a pas fait de déclaration à la Caisse d’au moins un de ses employés, se retrouve avec 175 000 F. Et si par hasard le nom de l’organe employeur sur la carte de presse est différent de celui de l’organe demandeur de l’aide, on soustrait également 150 000 F et cet organe se retrouve pratiquement avec 25 000 F. Or, un journaliste peut changer d’organe à tout moment, mais la procédure de changement de nom sur la carte de presse n’est pas aussi simple. Il faut écrire une lettre à la HAAC et attendre plusieurs mois avant ce changement. Avec seulement deux pénalités, la commission vous reprend tout ce que vous avez gagné dans ce cadre de cette aide qui n’est pas une aide. C’est la politique de reprendre de la gauche ce que la main droite a donné qui prévaut.
Quel média peut avoir pour charge mensuel 25 000 F CFA ?
Il devient impératif que le gouvernement rehausse un peu l’aide de l’Etat à la presse et que la Commission chargée de la répartition revoie un peu les conditions d’éligibilité, surtout la déclaration à la CNSS qui est une bonne chose que les patrons de presse essaieront de mettre en application avec le temps.
Vivement que ces doléances ne tombent pas dans les oreilles de sourds car c’est toute la presse qui en sortira gagnante !
Clarisse AFANOU
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