Take a fresh look at your lifestyle.

Côte d’Ivoire : L’opposition dénonce une répression lors du lancement de la campagne présidentielle

Plusieurs manifestations organisées par le Front populaire ivoirien (FPI) et d’autres formations de l’opposition ont été interdites ou dispersées par les forces de l’ordre, relançant les tensions politiques à l’approche du scrutin.

L’entrée en campagne de l’opposition ivoirienne pour l’élection présidentielle du 25 octobre s’est heurtée, ce week-end, à une répression policière musclée. Les autorités, invoquant des impératifs de sécurité publique, ont interdit plusieurs rassemblements, tandis que des heurts ont éclaté entre forces de l’ordre et sympathisants, créant un climat de tension au début de cette période électorale cruciale.

La situation a été particulièrement tendue à Yopougon, une commune populaire d’Abidjan, bastion de l’ancien président Laurent Gbagbo. Une manifestation de soutien à son candidat, l’ancien ministre Affi N’Guessan, a été dispersée à l’aide de gaz lacrymogènes. Des scènes similaires se sont produites dans d’autres villes, notamment à Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, où un meeting a été empêché.

Les partis de l’opposition, regroupés au sein d’une coalition, dénoncent une stratégie du pouvoir pour entraver leur campagne et étouffer leur liberté d’expression. Ils accusent le camp présidentiel de créer un climat d’intimidation pour favoriser la candidature du chef de l’État sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un nouveau mandat.

« Ces interdictions arbitraires et l’usage disproportionné de la force démontrent que le gouvernement a peur d’une campagne pluraliste », a déclaré un porte-parole du FPI. « Nous sommes dans un État de droit, et le peuple ivoirien a le droit d’entendre les propositions de toutes les sensibilités politiques. »

De son côté, le ministère de l’Intérieur justifie ces mesures par des « risques avérés de trouble à l’ordre public ». Les autorités affirment que les organisateurs n’ont pas toujours respecté les procédures légales de déclaration préalable ou n’ont pas fourni les garanties suffisantes pour assurer la sécurité des participants et des biens.

Cette répression des activités de l’opposition intervient dans un contexte politique déjà marqué par les controverses. La candidature d’Alassane Ouattara, malgré la limitation à deux mandats inscrite dans la Constitution, a été validée par le Conseil constitutionnel, une décision contestée par ses adversaires. Par ailleurs, l’ombre de Pascal Affi N’Guessan, considéré comme le principal challenger, plane sur cette élection, bien que les observateurs notent la difficulté de l’opposition à présenter un front uni.

La communauté internationale, notamment les partenaires de la Côte d’Ivoire, observe avec attention le déroulement de cette campagne. Les incidents de ce week-end risquent de soulever des inquiétudes quant à l’équité du processus électoral et à la capacité de tous les candidats à concourir dans des conditions équitables.

Alors que la campagne présidentielle entre dans sa phase active, la question du respect des libertés fondamentales, dont la liberté de réunion, s’impose comme un enjeu central. La manière dont les autorités géreront les prochaines manifestations sera un test décisif pour la crédibilité du scrutin à venir.

Agbegnigan Yaovi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

+ 81 = 87
Powered by MathCaptcha

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy