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L’Afrique de l’Ouest abrite des lions, mais l’espèce est menacée d’extinction. Un récent rapport de l’ONG Panthera a indiqué qu’il ne reste plus que 250 lions adultes en âge de se reproduire, ainsi que 150 lions plus jeunes en Afrique de l’Ouest. Quelque 90% des 400 bêtes ont été comptabilisées dans la réserve de W-Arly-Pendjari, à la frontière du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. Les félins sont également présents au Sénégal et au Nigeria.
A l’instar d’autres grands félins comme le guépard et le tigre en Asie, le lion voit sa population diminuer d’année en année. Pourtant, à l’origine, les lions d’Afrique de l’Ouest vivaient sur une aire de répartition bien plus grande englobant tout l’ouest du continent. Mais ils ont perdu 99 % de ce territoire. Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les lions ont complètement disparu de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Mali, de la Mauritanie et de la Sierra Leone et probablement aussi du Ghana et de la Guinée.
L’UICN d’ajouter dans un récent rapport que la disparition des lions provient de plusieurs facteurs, majoritairement humains. Alors que les zones de chasse deviennent des terres de culture, les antilopes, les buffles et autres dont se nourrissent les lions, sont le plus souvent abattus par les chasseurs. Les lions sont aussi traqués par les fermiers qui protègent leur bétail. Les os de lion et certaines parties de son corps sont en effet utilisés lors de rituels ou dans la médecine traditionnelle africaine et asiatique. Au Nigeria par exemple, on se sert de la graisse, de la chair, des dents, de la peau, des yeux, des reins, du cœur et du foie de lion dans le cadre de la médecine traditionnelle.
Le braconnage pour la viande de brousse, en revanche, figure en tête de liste des menaces qui pèsent sur le lion d’Afrique de l’ouest. Si à l’origine, la viande d’antilope, de buffles et gibiers était surtout consommée dans les milieux ruraux et défavorisés, elle est aujourd’hui considérée comme un mets de luxe dans des marchés comme l’Europe et l’Amérique du Nord. Résultat, les braconniers n’hésitent pas à traquer ces animaux, réduisant par la même occasion de façon drastique le garde-manger des prédateurs comme le lion. En 2014, deux trafiquants de crocs et de peaux d’une douzaine de lions ont été arrêtés au Sénégal et en 2013, un commerçant illégal de trophées de lion et de panthère, de nationalité béninoise, a été interpellé en possession de sept peaux et cinq têtes de lion au Togo.
Au Togo, le ministère de l’Environnement reconnait la présence de lions dans les différents parcs à l’intérieur du pays à l’instar du parc Fazao. «On voit souvent les traces des pattes de lions dans le parc Malfakasa », a déclaré le conservateur du parc. Mais selon une étude, les lions n’existeraient plus dans les différents parcs du Togo. L’étude indique cependant que les parcs peuvent être traversés par les lions venant des autres frontières des pays limitrophes, mais que les lions n’y habitent pas.
Néanmoins, le gouvernement togolais reconnait avoir d’abord ratifié les accords de la CITES, ensuite pris des mesures juridiques afin de décourager le braconnage et protéger les espèces en voie d’extinction. Le gouvernement s’emploie également à sensibiliser la population sur la protection des espèces. Mais force est de constater que malgré toutes ces mesures, le crime faunique y prend de nos jours une ampleur favorisée en grande partie par le phénomène de la corruption.
Le lion d’Afrique de l’Ouest est donc en danger, mais un événement pourrait aider ces animaux : la reconnaissance de leur sous-espèce. En effet, selon de récentes données, les lions d’Afrique de l’Ouest seraient génétiquement distincts de leurs congénères de l’est et du sud. Or, si l’UICN les reconnaît comme une nouvelle sous-espèce, ils seront alors inscrits sur la liste rouge et recevront un statut, en l’occurrence « en danger critique d’extinction ». Cette subtilité pourrait alors attirer l’attention des instances internationales, comme la banque mondiale, et peut-être finalement faciliter le financement et la mise en place de programmes de protection.
Plusieurs acteurs dont l’ONG Panthera, certaines sociétés et les conservateurs des parcs nationaux du complexe W-Arly-Pendjari se sont mobilisés pour suivre les lions d’Afrique de l’Ouest, ainsi le nombre de lions matures serait en augmentation. L’UICN, qui signe une « liste rouge » comprenant 77.340 espèces animales comme végétales, ajoute que 22.784 d’entre elles dont les lions sont menacées par une extinction pure et simple. Le futur des lions de l’Afrique de l’Ouest restesombre à cause des effets de l’homme qui réduit leur habitat et détruit leur nourriture. (EAGLE-Togo) ;
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