
Deux corps sans vie ont été repêchés tôt ce matin dans les eaux du 4e lac, à Akodésséwa-Adakpamé, un quartier de la capitale togolaise. Les victimes, deux jeunes hommes âgés respectivement de 23 et 25 ans, auraient trouvé la mort dans des circonstances encore floues, mais potentiellement liées aux tensions sociopolitiques en cours au Togo.

Selon les informations recueillies par Togo Scoop Info, c’est une équipe des sapeurs-pompiers qui a procédé au repêchage des deux corps. Le chef de l’opération a confirmé l’intervention, déclarant : « Nous, on a déjà repêché les corps, ils sont au bord là-bas. » Aucune précision n’a toutefois été donnée sur les causes exactes du drame.
Des noyades liées aux manifestations ?
L’origine de ce double décès reste pour l’instant incertaine. Mais certains éléments troublants interrogent. La veille, des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux montraient des forces de l’ordre pourchassant des jeunes manifestants dans les environs de la zone. Coincés près d’une lagune, plusieurs d’entre eux auraient sauté dans l’eau pour échapper à leurs poursuivants.
Le plus choquant dans ces images est l’attitude des forces de sécurité. Plutôt que de porter secours ou de permettre aux jeunes de regagner la berge, les agents – avec des renforts – seraient restés postés en bordure de la lagune. Ces jeunes retrouvés noyés ce matin faisaient-ils partie de ceux-là ? Seule une enquête sérieuse, indépendante et transparente pourra éclaircir les circonstances exactes de cette tragédie.
Un douloureux rappel historique : le 11 avril 1991
Le drame d’Akodésséwa ravive une blessure encore vive dans la mémoire collective togolaise. Le 11 avril 1991, 28 civils avaient été retrouvés morts dans la lagune de Bè, à Lomé. Ces victimes, surprises par un couvre-feu décrété tardivement, avaient été contraintes par les forces de l’ordre alors qu’elles tentaient de se réfugier sur les berges. Parmi elles se trouvaient une femme et son enfant. Ce massacre, qui avait profondément choqué l’opinion publique, reste l’un des symboles les plus marquants des dérives sécuritaires du passé.
Un besoin urgent de vérité et de justice
Face à ce nouveau drame, les appels à l’ouverture d’une enquête indépendante se multiplient. Les organisations de défense des droits humains, les familles des victimes et de nombreux citoyens demandent des comptes. Dans un contexte sociopolitique déjà tendu, où des appels à manifester se heurtent régulièrement à des interdictions des autorités et à des répressions musclées, l’éclatement de la vérité devient un impératif pour éviter de nouveaux drames.
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Albert AGBEKO
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