
Depuis quelques heures les Togolais sont rentrés dans la nouvelle année 2025 laissant derrière eux les bouleversements qui ont jonché l’année écoulée. Au moment de tourner les pages, l’année 2025 qui se profile à l’horizon s’annonce comme une période décisive pour le pays, sur de nombreux plans.

Une année charnière pour la feuille de route gouvernementale

2025 marque la fin du Plan national de développement (PND), rebaptisé Feuille de route gouvernementale. Ce document stratégique, véritable boussole du gouvernement, vise l’émergence du pays à travers une transformation structurelle de l’économie. Doté d’un budget cumulé de plus de 3 000 milliards de francs CFA, il ambitionne de promouvoir une croissance durable et inclusive.
Cependant, ce programme, rédigé en grande partie par des consultants étrangers, n’avait pas anticipé des crises telles que la pandémie de Covid-19, qui ont bouleversé toutes les prévisions. Malgré un contexte mondial difficile – marqué par la pandémie, la guerre en Ukraine et les menaces terroristes dans la sous-région – le gouvernement a annoncé en juin 2024 avoir exécuté 75 % de ce programme. Les investissements publics, ont selon le gouvernement, ont bondi de 394 milliards de francs CFA en 2020 à 559 milliards en 2024. La croissance économique a également suivi une trajectoire ascendante, passant de 2 % en 2020 à 6,4 % en 2023, avec une projection de 6,6 % pour 2024.
Malgré ces chiffres prometteurs, une question demeure : à un an de la fin de cette feuille de route, a-t-elle répondu aux attentes des Togolais ? La réponse semble mitigée. Si le Togo a obtenu des classements internationaux élogieux, la réalité quotidienne de la majorité de la population reste marquée par la pauvreté et la précarité. Des scènes de citoyens à la recherche de riz avariés sur un dépotoir dans un banlieue de Lomé, illustrent l’ampleur du dénuement.
À douze mois de l’échéance, le gouvernement devra redoubler d’efforts pour éviter que ce programme ne subisse le même sort que les précédents. Un travail titanesque est nécessaire pour améliorer les conditions de vie des Togolais, qui ne demandent que le strict minimum. Avec du patriotisme, de l’engagement et une vision claire, ce défi reste réalisable. La réponse ? Dans 12 mois…
Un tournant politique décisif
2025 sera également une année clé sur le plan politique. Non pas seulement en raison de la tenue des premières élections sénatoriales prévues au premier trimestre, mais surtout parce qu’elle pourrait sceller l’avenir du régime politique du pays.
Les partisans de la réforme constitutionnelle ayant instauré la Ve République et leurs adversaires se préparent à un affrontement décisif. Pour les premiers, cette réforme est désormais un acquis. Pour les seconds, la lutte ne fait que commencer. Le mois de mai sera crucial : pour les uns, ce sera l’entrée en vigueur effective du nouveau texte constitutionnel, avec l’élection d’un nouveau président de la République et d’un président du Conseil des ministres. Pour les autres, ce sera la fin du quinquennat de Faure Gnassingbé, exigeant l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle conformément à la Constitution de 1992.
Les tensions entre les deux camps pourraient déboucher sur une nouvelle crise politique, à moins que les acteurs concernés ne privilégient le dialogue et l’intérêt général. Il est impératif, dans ce moment charnière, que chacun mette de côté les intérêts partisans pour préserver ce qui est essentiel : l’avenir du Togo.
Un défi sécuritaire toujours présent
Sur le plan sécuritaire, 2025 s’annonce également délicate. Les menaces terroristes dans le nord du pays restent une préoccupation majeure. Malgré les efforts constants des autorités pour renforcer la sécurité et protéger les populations, notamment dans les zones frontalières avec le Burkina Faso, les incursions des groupes terroristes rappellent la nécessité d’une vigilance accrue et d’une réponse militaire adaptée.
Le Togo devra faire preuve de fermeté pour montrer à ces groupes qu’il ne cédera pas un centimètre de son territoire. Cette détermination est essentielle pour garantir la paix et la sécurité des populations.
2025 s’annonce donc comme une année cruciale pour le Togo, sur les plans économique, politique et sécuritaire. Le pays pourra-t-il relever ces défis ? La réponse dépendra de l’engagement de ses dirigeants, de la résilience de son peuple et de leur capacité à travailler ensemble pour construire un avenir meilleur.
Bonne année 2025 !
Albert AGBEKO
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