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Education : Les experts passent au crible l’utilisation des langues nationales dans l’enseignement

 

YAS SOWE


Les avantages de l’utilisation de la langue nationale dans l’apprentissage n’est plus à démontrer. En effet, il est admis que l’apprenant apprend mieux et plus vite dans une langue qu’il maitrise : la communication est plus aisée en classe, la motivation et la participation plus poussées, mieux les concepts scientifiques et le contenu de l’enseignement sont bien compris. En outre, on note également une amélioration de la qualité des apprentissages. De ce fait, il ne fait nul doute que l’apprentissage des connaissances de base dans la langue première de l’enfant l’aide à maitriser la langue secondaire qui est le français.

C’est ce constat qui amené plusieurs pays africains à introduire le bilinguisme ou le plurilinguisme dans l’enseignement avec en toile de fond l’utilisation des langues nationales.L’Initiative École et langues nationales (ELAN)  née en 2010 dans 8 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République Démocratique du Congo-RDC, Mali, Niger, Sénégal) vise à améliorer la qualité et l’efficacité de l’enseignement primaire en Afrique subsaharienne francophone. Initiée en 2013, cette action a consisté à proposer aux pays partenaires de mettre en place un enseignement-apprentissage de l’écrit bi-plurilingue en début d’école primaire (dispositif ELAN). Trois pays qui se sont joints à l’initiative à savoir la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo sont en atelier à partir de ce 19 juillet 2022 à Lomé. Il s’agit pour les participants à la rencontre de Lomé qui dure deux jours de mesurer l’impact des méthodes d’apprentissage de l’écrit du programme ELAN au cours primaire, les performances en langue africaine et en français, à l’oral et à l’écrit, bref de faire le point des résultats des acquis scolaires réalisée dans les écoles bilingues dans les pays concernés.

« On discutera sur les recommandations, on fera une comparaison entre les trois pays pour voir les bonnes pratiques et on va instituer ces résultats (…) L’intérêt de l’usage des langues nationales dans l’apprentissage est énorme. Imaginer un enfant qui a toujours été dans sa famille en train de parler la langue nationale et qui arrive à l’école et se retrouve avec un double handicap : apprendre à écrire, à apprendre, à calculer et apprendre une nouvelle langue. C’est quelque chose de difficile à supporter, ce qui fait que beaucoup se sont retirés », Mona Laroussi, Directrice de l’IFEF (Institut de la Francophonie pour l’Education et la Formation) de la Francophonie.

« Le bilinguisme ou le plurilinguisme n’est ni une tare ni une régression », a estimé le Représentant du ministre ivoirien de l’éducation à l’ouverture des travaux pour qui, cette expérience du bilinguisme scolaire a besoin de faire ses preuves dans les écoles des pays concernés. 


 

Selon les résultats d’une étude menée entre 2014-2019, il ressort que plus de la moitié des apprenants éprouvent des difficultés d’apprentissage notamment la lecture. Parmi les nombreux obstacles aux performances scolaires des apprenants particulièrement dans les pays d’Afrique subsaharienne, la langue d’enseignement est perçue comme un outil jouant un rôle prépondérant. Or, selon les estimations de l’UNESCO 40% de la population mondiale n’ont pas accès à un enseignement dans une langue qu’ils parlent ou comprennent, ainsi 8 enfants sur 10 surtout dans les zones rurales et semi-rurales franchissent les portes des salles de classe sans un contact préalable avec les langues d’enseignement à partir desquelles ils doivent acquérir les compétences ou développer des compétences pédagogiques. C’est pour parier à cette difficulté, a admis le ministre délégué togolais de l’Enseignement technique et de l’artisanat Hodin Eke Kokou que le programme ELAN est développé. Cette initiative est « une alternative pédagogique, innovante basée sur la gestion et l’utilisation du français et des langues nationales afin d’offrir aux élèves la chance de commencer les premiers apprentissages dans la langue qu’ils comprennent », a souligné le ministre. Il reconnait que « nos systèmes éducatifs ont l’obligation de former des citoyens élevés à la hauteur de nos ambitions de développement. Dès lors l’enjeu majeur est de mettre en œuvre des politiques adaptées à nos contextes socio-culturels en vue de promouvoir une éducation de qualité nécessaire à l’avènement d’une école africaine de progrès », a insisté M. Eke.

L’utilisation de nos langues nationales, reconnait-il, comme langues premières d’enseignement et leurs aménagements aux côtés du français est une alternative crédible pour faciliter les autres apprentissages  et améliorer performances des élèves.

 

Albert AGBEKO

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