L’épidémie de méningite est déclarée dans le district sanitaire d’Oti Sud, dans la région des Savanes. Cette épidémie fait suite aux premiers cas révélés dans la région par un communiqué du Ministre de la santé en date du 16 janvier 2023.
Rentré en épidémie depuis le 12 février 2023 avec un cumul hebdomadaire de 14 cas suspects, le district d’Oti Sud a, ce 11 mars 2023, enregistré 101 cas suspects de méningite avec 10 décès.
Pour mieux cerner la dynamique de la situation des cas, le district a été subdivisé en 3 zones. Ainsi, la zone 1 qui regroupe les CHP de Gando, CMS Sagbiébou, USP Takpapieni et USP Baoulé est le plus touché avec 67 cas dont 5 décès. Alors que la zone 2 regroupant USP Kountoiré, USP Koumongou, USP Takpamba et USP Nali a 18 cas pour 4 décès et enfin la zone 3 avec USP Mogou, USP Tchamonga et USP Tontondi a 16 cas pour 1 décès.
La tranche d’âge de 10 à 19 ans est la plus touchée, tandis que celle de 20 à 29 ans a la plus forte létalité.
La méningite est une maladie saisonnière qui a des facteurs principaux comme le vent sec, la poussière, et un peu l’humidité et la chaleur.
La région des Savanes et une partie de la région de la Kara à savoir la Kéran se trouvent dans ce qu’on appelle la zone de la ceinture méningitique de l’Afrique occidentale.
A la question de savoir si on ne peut pas anticiper sur une riposte à donner à cette maladie étant donné que la méningite est une maladie saisonnière ? Réponse de M. Tante Ouyi, Ingénieur de la santé, Chargé national de la surveillance aux points d’entrée à la division de la surveillance intégrée des urgences sanitaires et de la riposte : « On ne peut pas anticiper par rapport à la période parce qu’il faut se préparer. La seule manière d’anticiper, c’est la vaccination. C’est pourquoi la surveillance se fait. Et quand on voit qu’une souche devient importante on introduit la vaccination de routine ».
L’anticipation, selon lui, concerne la vaccination même s’il est difficile d’anticiper sur un cas à cause de la cohabitation avec les populations des zones à risque, le Burkina Faso en l’occurrence, qui peuvent ne pas être vaccinées. « On peut anticiper sur l’épidémie si on a les moyens et en vaccinant la population contre les germes qui sont souvent rencontrés », explique le spécialiste.
Et de poursuivre que « rarement, on peut ne pas éviter les cas sporadiques parce que nous sommes dans la zone méningitique mais la vaccination en tant que protection de masse fait que l’anticipation est possible. Pour le méningocoque A et pneumocoque on a anticipé. C’est la méningite de type ACW 135 qui est notre problème. On n’arrive pas à faire une grande campagne avec cette molécule. Elle est trop chère et un peu compliquée dans sa gestion, c’est pourquoi on n’arrive pas à anticiper dans le traitement des cas sporadiques pour éviter la contamination de masse qui provoque une épidémie », précise-t-il.
Albert AGBEKO
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