
COMMUNIQUE
“L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions” Barack Obama
Par communiqué daté du 28 avril 2020, le président de la Cour Constitutionnelle, monsieur Adoudou Assouma, porte à la connaissance du peuple togolais que, conformément à l’article 64 de la Constitution du 14 octobre 1992, le président « élu » prêtera serment le dimanche 03 mai 2020 à 16 heures dans la salle des fêtes de la présidence de la République. A cet effet, le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) tient à faire observer ce qui suit :
L’élection présidentielle du 22 février 2020 ne s’est jamais déroulée « conformément aux lois de la République ». D’abord, la Cour constitutionnelle qui a validé les candidatures, qui a proclamé « élu » pour un 4e mandat le président sortant et qui s’apprête à recevoir son serment est elle-même anticonstitutionnelle.
Pour rappel, dans une déclaration qu’ils ont rendue publique le 21 décembre 2019, le Front Citoyen Togo Debout et Synergie-Togo avaient déjà insisté sur le fait que « Le non-respect des dispositions constitutionnelles confirme définitivement le caractère illégal du processus électoral en cours et constitue un nouveau coup
d’Etat constitutionnel et institutionnel, ouvrant la voie à la réédition du scénario de 2005 ».
Malheureusement et en dépit de tout, le pouvoir a maintenu l’organisation de l’élection présidentielle du 22 février 2020. C’est dans une atmosphère complètement délétère, caractérisée par des irrégularités réelles, notamment les bourrages d’urnes, les menaces et les intimidations dont ont été victimes les délégués des candidats de l’opposition, voire leur expulsion des bureaux de vote, les falsifications des procès-verbaux, que s’est déroulé le scrutin présidentiel du 22 février 2020.
Le reste, le peuple togolais le sait : alors que les premières tendances annonçaient une nette percée du candidat de la Dynamique Monseigneur Kpodzro, monsieur Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, Président du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), percée reconnue par les autres candidats de l’opposition dans leurs communiqués respectifs, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), contre toute attente et à la surprise générale, dans la nuit du dimanche 23 février 2020, annonce qu’ « au vu de tous les résultats centralisés sur la base des procès-verbaux obtenus, le candidat du parti Union pour la République, Unir, M. Faure Essozimna Gnassingbé est proclamé provisoirement élu président de la République togolaise », avec un score stalinien de 72,36%. La demande de proclamation des résultats bureau de vote par bureau de vote formulée par les partis politiques de l’opposition démocratique, les organisations de la société civile, et certains partenaires (UE, USA) est balayée du revers de la main.
Le 26 février 2020, par le biais d’un communiqué de presse, les Etats-Unis demandent au gouvernement togolais de prendre des mesures afin d’accroître la transparence et la confiance de tous en les résultats finaux en procédant à la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote.