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Les chasseurs traditionnels
Alors qu’on attend la réaction officielle du Ministère de la décentralisation quant à la lettre d’information adressée par le Parti nationaliste panafricain (PNP) pour la marche du 13 avril prochain, pour l’instant c’est la sortie « malencontreuse » des chefs cantons de la préfecture de Kloto qui suscite un tollé dans l’opinion. Au niveau de la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH), elle suscite stupéfaction et indignation.
La semaine dernière, les chefs cantons de la préfecture de Kloto, en présence du préfet de la localité, ont menacé d’interdire la marche de protestation que prévoyait organiser le PNP dans dix localités du pays. Plus loin, ils ont menacé de faire sortir les « Abrafo », les chasseurs traditionnels pour empêcher la manifestation.
Dans une réaction, la LTDH rappelle que la liberté de réunion et de manifestation pacifique publique est une liberté fondamentale reconnue et protégée par la Constitution et l’exercice de cette liberté de réunion et de manifestation pacifique a été effectivement règlementé par l’Etat togolais à travers la Loi sur les manifestations publiques. Ensuite, la mise en œuvre de cette loi sur les manifestations pacifiques publiques ne relève nullement de la compétence du Préfet lorsqu’une manifestation est prévue pour se tenir dans une commune. Mieux, elle est loin d’être une affaire des autorités traditionnelles.
Par conséquent, la LTDH s’étonne donc de cette intervention des chefs cantons à travers des propos si menaçants, laquelle intervention semble visiblement recevoir le soutien et la caution du Préfet de Kloto. Elle constate amèrement que cette menace des chefs traditionnels du grand Kloto de faire sortir les chasseurs traditionnels (Abrafo) constitue un véritable appel à la violence.
De plus, poursuit la déclaration, le fait de déclarer que les natifs de Kloto ne participent jamais aux manifestations organisées par les partis politiques de l’opposition, notamment le PNP, constitue des propos xénophobes punis par la loi et que nul ne saurait tolérer sur la terre de nos aïeux, patrimoine commun de tous les togolais quelles que soient leur origine, leur ethnie, leur religion, leur rang social et leur appartenance politique.
La LTDH condamne donc avec la dernière rigueur cette machination, cette instrumentalisation et cette politisation de la chefferie traditionnelle à travers ce complot qui se trame contre le peuple togolais en général et les populations du grand Kloto en particulier et invite ceux-ci à se mobiliser pour barrer la route à toute personne animée d’une volonté tendant à semer un climat de tension sur quelque partie que ce soit du territoire national ; car aucun peuple ne peut renoncer par avance à ses droits.
Les « Abrafo », faut-il le rappeler sont des chasseurs traditionnels , redoutés coupeurs de têtes auxquels on attribue des pouvoirs surnaturels. Mais jamais, ils n’ont fait montre de leur pouvoir quand il le faut.
En 1991, quand un des fils de ces « Abrafo », le Premier ministre Kokou KOFFIGOH a été attaqué à la primature, on n’a pas vu ses « Abrafo » voler à son secours. Maintenant qu’il s’agit de simple marche pacifique qu’ils veulent faire montre de leur bravoure.
Tout simplement ridicule !
Po/07/04/19
Francine DZIDULA
togoscoop@gmail.com
J'espère que nos Ablafo ne sont pas aussi bêtes que ces pacotilles de chefs corrompus