“Mon père était très dense”, témoignage de la fille de Adamah Ekué Adamah
Décédé en 2005, le professeur Adamah Ekué Adamah a eu droit du 15 au 16 mai 2023 à deux jours d’hommage. C’est au cours d’un colloque organisé en son honneur sur le campus universitaire de Lomé.
Au cours de cette rencontre scientifique, d’éminentes personnalités se sont succédé à la tribune pour rendre hommage à l’illustre disparu. Est aussi intervenue au cours de cette rencontre l’une des filles de Adamah Ekué Adamah. Bijou Adamah, actuellement contrôleur en charge de la passation de marchés à la banque ouest africaine de développement (BOAD), a partagé avec l’assistance les souvenirs qu’elle garde de son père.
Dans son speech, la fille du professeur Adamah a tout d’abord tenu à exprimer ses remerciements aux anciens étudiants de son feu père qui ont porté jusqu’au bout ce projet d’hommage.
“S’il y a quelque chose à retenir de mon père, c’est que la plupart de ses œuvres n’ont pas été révélés. Papa a été à la fois peintre sculpteur, Dr, ex maître de philosophie. Il avait pas mal de réflexions et ses sujets de prédilection étaient non seulement l’identité africaine mais aussi l’art, la culture africaine, le féminisme pour ceux qui ne le savent pas. Toutes ces richesses, transmises de génération en génération”.
Elle a poursuivi qu’aujourd’hui, c’est une fierté pour elle de découvrir d’autres facettes de son père à travers les témoignages de ses anciens étudiants.
“Mon père, depuis les études jusqu’à ce qu’il n’exerce sa profession, n’a cessé de répéter que lorsqu’on s’assigne une vision de vie, il faut rester intègre jusqu’au bout. C’est la première valeur que je garde de lui. La seconde, c’est le sens de l’engagement. Nous sommes citoyens de façon générale, nous sommes appelés à servir où que nous soyons et lorsque nous nous engageons, il faut que nous soyions désireux de parachever cette œuvre avec toute l’éthique nécessaire pour arriver à bout. Donc, je dirai que c’est ces deux valeurs fondamentales que je retiendrai de mon père et qui, aujourd’hui, peuvent être des valeurs partagées puisque notre pays en a besoin”, a encore déclaré Bijou Adamah.
S’agissant de la discipline qu’enseignait son père, Mlle Adamah fait le constat qu’elle a disparu avec son père. “De mémoire, le sujet qu’enseignait mon père a disparu avec son décès. Il enseignait la critique de l’art, la philosophie de l’art. C’est un sujet qui n’est plus enseigné parce qu’à l’époque, il est le seul à avoir maîtrisé cet art là, à l’avoir appris et transmis. Donc, je fait la proposition de valoriser dans un premier temps cette expertise là parce que les travaux de mon père existe, faute d’archivage, on n’a pas pu néanmoins retrouver la plupart. Dieu merci on a pu les retranscrire à travers des ouvrages. C’est un premier point. Le second point qui me tient à cœur, c’est le mentorat. Elle a souhaité que la jeune génération ait des repères, ait des modèles et progresse quelle que soit l’option que chacun aurait choisi.
Parlant d’héritage qu’elle garde de son père, Bijou dira: “Mon père était très dense. Comme héritage, je garde de lui la résilience. Personnellement c’est une valeur qui m’a toujours guidée parce que perdre son père tôt, j’avais cinq ans, quand mon père était tombé malade, j’ai été très vite élevée avec des standards pour que je sois très vite indépendante, pour que je puisse me prendre en charge. J’ai été toujours guidée par l’excellence quoi que nous entreprenons dans la vie. En un mot, s’il y a quelque chose que je dois garder de mon père dans ma vie de tous les jours, tout ce que je fais, c’est la résilience. Il faut savoir se relever et continuer la route sur la base de tout ce qu’on a pu recevoir et s’enrichir”, a témoigné Mlle Bijou Adamah.
Francine DZIDULA
E-mail togoscoop@gmail.com
Tél (00228) 90966364/99565788
Pour tous vos reportages annonces et publicités contacter le service commercial de votre site internet togoscoop.tg