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Vie de parti : Un congrès à la CAR s’organise à l’UFC

A quelques mois des élections législatives et régionales dont les dates ne sont pas encore officiellement fixées mais dont tout porte à croire qu’elles auront lieu dans le second semestre de l’année 2023, c’est le branle-bas dans les états-majors des partis politiques. C’est dans cette dynamique que l’Union des forces de changement (UFC), le principal parti de l’opposition parlementaire, organise à son siège  ce samedi 20 mai 2023 son congrès extraordinaire. Cette grande messe du parti, la première depuis le 12 août 2010 devra déboucher sur le renouvellement des instances du parti.

La rencontre pilotée de main de maître par Ohin Elliott, le vice-président du parti a reçu le soutien de Gilchrist Olympio, le président du parti, (l’un des rares leaders des années 1990 qui dirige encore un parti politique). Mais il n’est pas exclu qu’elle capote comme cela avait été le cas du 5e congrès statutaire du Comité d’action pour le renouveau (CAR) terminé dans une cacophonie qui risque de sonner le glas du parti des déshérités.

Retranché depuis quelques années à Accra où il reçoit très souvent les cadres du parti, Gilchrist Olympio, à son cœur défendant, est manipulé par les différents courants au sein du parti qui se livrent une guerre de succession sans merci.
Mais en adoubant ce congrès extraordinaire à l’agenda voulue et imposée  par Elliott Ohin et en désignant ce dernier pour diriger les travaux, l’ancien opposant charismatique du Togo donne de l’avance à son vice président sur les autres concurrents dans la course à sa succession . Mais dans sa volonté de satisfaire à Ohin, le fils du père de l’indépendance du Togo, fait entorse aux textes du parti qui stipulent que le congrès extraordinaire du parti est présidé par le président national. Cette faille pourrait être utilisée par les adversaires à Ohin pour faire capoter la réunion.

Tout compte fait, Ohin est assuré à la fin de ce congrès extraordinaire d’avoir les coudées franches pour diriger le parti et peut-être prendre les rennes après le Maréchal. Pour cela, il pourra compter sur les délégués fédéraux presque acquis à sa solde qui ne feront qu’entériner le nouvel exécutif sorti de “sa poche”. Avec un nouveau bureau acquis à sa cause, il a la légitimité pour bouter dehors ceux qui ne veulent pas rentrer dans les rangs.

Mais pour éviter que la réunion ne soit perturbée par “ses opposants” dont le chef de file le député, Séna Alipui qui vient de se signaler en dénonçant une mascarade, l’ancien chef de la diplomatie togolaise a pris les dispositions nécessaires. Il a fait écrire par Fo-Gil une lettre adressée au ministre de l’administration territoriale pour assurer la sécurité de “son congrès”. A la veille du congrès, il a rendu public un communiqué pour rassurer les délégués du maintien de la réunion à la date convenue, coupant l’herbe sous les pieds de ces détracteurs  qui répandaient la rumeur du report du congrès. Avis aux frondeurs qui tenteraient de troubler les travaux, ils doivent digérer leur colère loin du siège du parti.

Retournement de situation

On l’avait trop minimisé. Elliott Ohin est un vieux briscard de la politique togolaise. Presque la moitié de sa vie il l’a consacrée à la politique. Dans son corps gît encore jusqu’à présent des balles reçues lors de l’attentat de Soudou. Alors que les politiciens de la 25eme heure faisait leur show médiatique et la pluie et le beau temps dans les m’as-tu vu, sans trop de bruit, l’homme plaçait ses pions. Il a réussi à changer les responsables des fédérations qui ne sont pas acquis à sa cause. Même s’il est largement mis en minorité au sein du bureau politique du parti (mais là encore il a l’avantage de bénéficier de l’ordre de préséance), il contrôle aujourd’hui les fédérations. Et l’espèce qui contrôle les fédérations contrôle le parti.

Il est aujourd’hui le seul maître à bord. L’organisateur à titré de ce congrès contre tout les autres. Ses virulents adversaires sont Sena Alipui, l’élu de l’Ogou et conseiller spécial du président national, Jean-Claude Homawoo, conseiller spécial du président national et vice-président de la CENI, Lokadi, 4e vice-président.

Le secrétaire général du parti Edward Teddy Mensah qui, selon les statuts, devrait être le maître de l’organisation de ce congrès extraordinaire n’est rentré au pays que mardi. De ce fait, il s’est de facto auto exclu de l’organisation. Il ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants de l’organisation. Simple lettre d’invitation, il n’a pas été associé. Son absence du territoire national a conforté Ohin dans l’organisation en solo du congrès.
Sena Alipui qui devrait tenir tête au vice-président est en mission à l’extérieur du pays. Il n’est rentré que cet après-midi après une escale à Accra chez Gilchrist Olympio. Qu’est ce qu’ils se sont dits pour qu’une fois rentré au pays il fasse publier une courte vidéo sur les réseaux sociaux avec un ton menaçant le vice-président et tous ceux qui s’associeront à ce congrès.
Homawoo a aussi rallié Accra dans une ultime mission pour essayer de convaincre le vieux à revenir sur décision ou à défaut reporter la réunion de quelques heures, sans succès.
Isaac Tchiakpe, le conseiller du bureau directeur, après une escale à Accra devra rallier Lomé cet après midi pour assister au congrès de demain.
Quoiqu’il en soit et sans mesurer ce qui pourra arriver demain, Elliott Ohin a pris une avance décisive dans la course pour l’après Gilchrist Olympio. Et si les choses se passent comme il l’aurait planifié les autres doivent rentrer dans les rangs ou aller fabriquer leur propre hutte. En celà, l’UFC devenue une coquille vide selon certains dissidents risque encore de se vider.
C’est en cela qu’il appartient à Gilchrist Olympio de rassembler tous les courants au sein du parti pour faire taire la hache de guerre. Son silence devant cette crise latente qui couve depuis plusieurs années déjà s’apparente à une volonté d’aller lui aussi dans l’outre tombe avec son parti comme cela est en train de se passer pour le CAR et ce sera regrettable pour un parti qui dans un passé récent faisait rêver les togolais.

Francine DZIDULA
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