Nomination d’un nouveau Premier ministre : Une attente que rien ne justifie
Ça fait déjà une semaine que le Togo est sans gouvernement. En effet, le 21 mai 2024 à la suite de la publication définitive des résultats de l’élection législative, le Premier ministre, Victoire Dogbé, a rendu le tablier de son gouvernement. Et depuis, le Président de la République, Faure Gnassingbé qui doit nommer un nouveau chef du gouvernement se hâte lentement pour le faire.
Union pour la République (UNIR), le parti présidentiel, est le grand gagnant du double scrutin du 29 avril 2024. De ce fait, le prochain Premier ministre doit provenir de ses rangs. Dans ces conditions, on ne comprend pas pourquoi la nomination d’un nouveau Premier ministre prend du temps. On ne dirait pas que le Président de la République a été surpris par la victoire de son camp. Quand on prend part à un scrutin, c’est qu’on a une idée claire des hommes et du programme qu’on attend appliquer une fois qu’on a la confiance des électeurs. D’ailleurs gouverner, c’est prévoir.
Mais au Togo, sous l’ère Faure Gnassingbé, à chaque fois qu’un gouvernement démissionne, il faut en moyenne un mois avant la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, alors que tout autour de nous, 72heures suffisent pour qu’un nouveau Premier ministre ne soit nommé. Nous n’en voulons pour preuve le Sénégal et le Tchad, les derniers cas en la matière.
Dans ce dernier pays, c’est également un fils à papa qui est sorti grand vainqueur de la Champion’s league de la fraude, mais cela n’a pas empêché Mahamat Déby une fois confirmé de nommer un nouveau Premier ministre dans l’immédiat qui vient de former son gouvernement, or la publication des résultats définitifs de l’élection togolaise a eu lieu avant celle tchadienne.
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Ce qui est surprenant dans cette lenteur togolaise c’est qu’elle vous faire croire que celui qu’on va nommer serait une personnalité exceptionnelle. Mais non, elle est juste à côté, on le voit tous les jours mais on laisse le temps filer, au point où quand elle sera nommée on se demande à quoi ont servi tous ces jours d’attente ? A chaque démission du gouvernement au Togo, c’est la même chose.
LE CHARME DE LA NOMINATION DU PREMIER MINISTRE
Ce qui fait le charme des régimes où le Président de la République nomme le Premier ministre, c’est qu’une fois ce dernier nommé il procède à des consultations en vue de la formation de son gouvernement. Mais comme au Togo, on ne respecte jamais l’esprit et la lettre de la loi, après plusieurs atermoiements, le Président de la République nommera le Premier ministre et le gouvernement concomitamment. Ce qui est une incongruité.
Depuis le mois de mars voire plus le pays est au ralenti en raison du processus électoral, une fois la page des élections tournée et qu’il n’y a pas de contestation dans les rues, Dieu merci, au lieu de mettre le pays sur les rails en relançant l’économie, c’est le Président de la République qui bloque l’économie nationale en ne jouant pas le rôle qui est le sien.
Dans ces conditions on s’étonne que les différents programmes mis en œuvre par le président de la République échouent. Il ne peut en être autrement car on ne peut faire la même chose et s’attendre à un résultat différent.
Le développement d’un pays incombe avant tout à un leader, c’est lui qui a la vision et imprime la marche à suivre au peuple. Mais si le dirigeant lui-même prend du retard sur des gestes aussi banaux que simples comment peut-il sanctionner le fonctionnaire qui vient en retard à son lieu de travail. Voilà pourquoi depuis qu’il est au pouvoir, Faure Gnassingbé n’a jamais fait une visite inopinée sur un lieu de travail pour surprendre les fonctionnaires. Il sait que lui tout comme les fonctionnaires sont habitués au retard.
Aussi ambitieux que soit le PND, il n’a pas réussi parce que le gouvernement n’a pas changé son habitude de travail pour donner l’exemple au peuple que les donnes ont changé et que pour produire plus on doit travailler plus. Mais un gouvernement appelé à gérer les affaires courantes portent atteinte à l’économie nationale, ça tout leader le sait. Ce n’est pas seulement en faisant des manifestations de rue qu’on met en berne l’économie nationale. Notre inaction peut aussi y contribuer. Il en est de même de ne pas nommer à temps un chef du gouvernement.
Albert AGBEKO
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