Par une libation, les Kamites du Togo célèbrent la 3ème édition de la journée des ancêtres noirs
Le 1erdimanche du mois juin est décrété par l’association Renaissance kamite (REKA) comme journée de célébration des ancêtres noirs. Elle s’est faite par le rituel de la libation (sikodé). Au Togo, cette célébration qui est à sa 3ème édition s’est déroulée au bord de la lagune Bè, à Lomé.
Draper de blanc et pieds nus, les adeptes de la religion traditionnelle du Togo ont fait une procession qui les a conduite à la lagune où s’est faite la libation en l’honneur des ancêtres. La libation est l’action de répandre de l’eau au sol en mémoire des ancêtres. Sa signification est que « l’eau est un élément de la nature qui a une mémoire puissante, qui transmet cette énergie à nos ancêtres qui sont devenus une énergie qui n’est plus charnelle. A travers cette libation nous renforçons l’énergie de nos ancêtres afin que la connexion puisse être maintenue entre eux et nous ; cette libation a pour rôle d’être l’intermédiaire entre nous et le Créateur », renseigne Atassé Ahouansou Gnassounou, président de l’association Renaissance kamite.
Les kamites réfutent le thème de dieu mais admettent l’existence d’une énergie créatrice qui est seule mais se manifeste sous plusieurs formes ou dénominations à savoir : les vodous, les ancêtres, les arbres, les animaux…
Il n’est non plus une religion car il n’a pas de chef suprême, ni dogmes, il ne respecte que les lois de la nature. « Nous avons, nous les Noirs, perdu notre spiritualité au profit des religions créées par les hommes ce qui fait que nous sommes aliénés, nous avons perdu notre identité. Aujourd’hui par cet événement, nous avons pour objectif de ramener nos frères et sœurs à retrouver leur identité parce que si vous ne perdez plus la connexion entre vous et vos ancêtres, vous retrouvez votre identité. Et quand vous retrouvez votre identité vous n’êtes plus esclave de quelqu’un », a réaffirmé M. Gnassounou.
Pour Etienne Lawson-Body, l’Afrique a perdu sa tradition et ce retour aux sources a pour intérêt de faire connaitre la force de la tradition noire. « Quand tu es dans l’obscurité, il est bienséant d’avoir de la lumière et ces cérémonies nous procurent la lumière, l’avancement, la santé, la paix (…). Nous l’héritons de nos ancêtres donc c’est leur tradition, nous devons nous référer à eux et c’est ce que nous faisons. C’est pourquoi nous demandons à nos frères qui ont perdu la voie de revenir sur le droit chemin », précise-t-il.
Les Kamites sont les anciens Africains, fondateurs du monthéisme et de la civilisation nubio-égyptienne. Ils sont les auteurs d’innombrables prières et hymnes qu’ils destinaient au Créateur Universel et cela dès la fin du IVème millénaire de l’ère ancienne africaine (dite Kamite) comme en témoignent divers égyptologues de tous horizons. La théologie monothéiste kamite et les écrits des prêtres d’Egypte, furent les principales sources d’inspiration des rédacteurs des ouvrages religieux extra-africains qui apparurent, plusieurs millénaires après (Bible, Coran, Torah), comme en témoigne la Bible TOB dans son introduction.
Clarisse AFANOU
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