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Quand l’intégrité physique d’un chef d’Etat africain vaut plus que la vie de ses concitoyens

 

 

 

TOGOCOM

Les récents coups d’Etat intervenus sur le continent noir, dans les messages de condamnation des chefs d’Etat africains revenaient souvent à quelques nuances près la phrase : « nous appelons les militaires à préserver l’intégrité physique du Président de la République et de sa famille … ».

C’est dire que nos chefs d’Etat sont soucieux de la préservation de la vie et de la protection de l’intégrité physique de l’Homme. Mais le constat est que cette défense du droit à la vie n’est exigée que lorsque l’un des leurs est en difficulté. Puisque jamais ces chefs d’Etat n’ont élevé la voix quand la dignité, l’intégrité physique de leurs concitoyens sont violées et menacées.

Depuis des années, des milliers de jeunes africains sont engloutis dans la Méditerranée mais aucune institution supranationale ne s’est réunie pour se plancher sur le phénomène, réfléchir là-dessus et proposer des voies et moyens à adopter pour l’endiguer. Mieux, aucun pays n’a condamné ces exodes ou dénoncé les traitements inhumains et parfois dégradants infligés à ces jeunes africains à la quête du mieux-être par les gardes côtes européens car ils savent qu’ils sont responsables de la désespérance de leurs concitoyens qui n’ont d’autre choix que de s’exiler.

Récemment, des Africains subsahariens qui tentent l’aventure vers le vieux continent ont subi la violence à la suite des propos xénophobes du président tunisien Kaïs Saïed. Mais là encore aucun pays africain n’a protesté. Ceux qui le peuvent ont seulement rapatrié leurs ressortissants. Pour les dirigeants subsahariens, leur peuple n’existe pas et leur dignité ne les regarde pas.

Au moment du renversement du président gabonais Ali Bongo, plus d’une cinquantaine de citoyens du Congo démocratique ont été massacrés par les militaires. Mais là encore aucune institution continentale n’a condamné ce massacre. Même l’attaque de Tombouctou au Mali est passé sous silence. N’est-ce pas que ce massacre constitue aussi une atteinte à l’intégrité physique des citoyens que ces chefs d’Etat sont censés protéger ?

HCRUNN

Les manifestations contre les modifications constitutionnelles pour s’octroyer un troisième mandat aux chefs d’Etat sur le continent sont soldées par des dizaines de morts mais le syndicat des chefs d’Etat n’est jamais intervenu. Mais il suffit que le bénéficiaire de cette modification soit dégagé pour que le Syndicat monte au créneau pour exiger la vie et l’intégrité physique du président déchu soient préservées comme si ceux qui sont tombés sous ses balles assassines n’ont pas de vie et d’intégrité à préserver.

Et c’est au nom de cette intégrité physique et du respect de la légalité constitutionnelle (légalité constitutionnelle foulée au pied plusieurs fois par ces mêmes chefs d’Etat quand ça les arrange) que la CEDEAO s’apprête à sacrifier la vie des milliers de Nigériens par une intervention militaire.

Et au moment où les pays occidentaux rapatrient leurs ressortissants avant toute intervention, les nôtres n’ont pas pensé à une telle hypothèse et pourtant ils bombardent le torse qu’ils vont attaquer le Niger sans penser à leurs propres ressortissants qui vivent dans le pays. Pauvre Afrique !

Tant que les dirigeants africains penseront que leur vie vaut mille fois plus que celles de leurs concitoyens, ils trouveront devant eux un peuple décidé à leur rappeler qu’ils sont avant tout des humains avec leur vulnérabilité.

 

Albert AGBEKO

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