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Régulation de la circulation routière par la police : malgré l’incivisme des usagers les agents tiennent bon !

 

YAS SOWE


Le lundi 15 novembre 2021, au carrefour Collège protestant de Lomé, il est presque 7heures, une file de voiture défile sur la chaussée. De l’autre côté de la voie, un groupe d’écoliers tentaient de traverser la chaussée. Un agent de la police qui régule la circulation à ce niveau, ayant aperçu les  écoliers de l’autre côté de la voie, bloque le passage pour faire traverser les enfants. Au moment où la policière a le dos tournée, un motocycliste surgit  de la file pour venir la percuter par derrière. Les enfants sont épargnés, néanmoins la policière s’en sort avec quelques égratignures. Elle est transportée à l’hôpital pour des soins.

Quelques mois plus tôt, c’est un autre policier régulateur de la circulation qui aide un conducteur de taxi tombé en panne en plein milieu de la chaussée à une heure de pointe à dégager son véhicule de la circulation.

Ces deux images montrent qu’à part réguler la circulation, les policiers déployés aux principaux ronds-points des grandes villes du pays font preuve également d’un humanisme surprenant. 


 

Vous avez certainement constaté à plusieurs reprises qu’à des heures de pointe alors que les feux tricolores sont bien visibles à certains carrefours de la ville, ce sont des policiers qui régulent la circulation. Ce n’est pas un fait nouveau pour vous. Cette régulation humaine n’est pas seulement l’apanage de Lomé. A l’intérieur du pays notamment à Tsévié (au carrefour de l’Union, Monénou), à Notsè (au lieu-dit Barrière sur la voie qui relie Tonou à la nationale N°1), à Atakpamé (à Agbonou), à Blitta, Kpalimé et dans les autres chefs-lieux de région notamment Kara, Sokodé, Dapaong, les mêmes gestes s’observent aux carrefours importants.

Pour le Major Hassirou Sibabi, Chef des opérations de la Division de la sécurité routière (DSR), la présence humaine est beaucoup plus précise que les feux tricolores qui ne sont que l’automatisme. 


 

« Les feux tricolores repartissent le passage des gens à un nombre de temps fixé alors qu’un agent donne le passage en fonction de l’importance du trafic », relate l’officier supérieur. Le matin, le trafic est dense (des heures de pointe de 5h à 9h) des domiciles vers le centre-ville. Le soir, c’est le sens inverse, c’est-à-dire du centre-ville vers les domiciles. Dans l’un ou l’autre cas, c’est à la courroie la plus importante qu’on accorde plus de temps et on laisse par moment les axes moins importants passer. « Le service est fait d’une manière réfléchie par l’agent qui tient  compte du trafic alors que les feux tricolores même s’il n’y a personne sur le côté-là le vert peut s’allumer, et pendant ce temps, l’autre file qui est importante s’agrandie. Voilà pourquoi quand il y a la présence humaine, les feux tricolores ne sont plus pris en compte, c’est le geste de l’agent qui est considéré et cela permet de vider le courant le plus important », a précisé Sibabi.

FORMATION ET RECYCLAGE PERIODIQUES

Au Togo, la régulation de la circulation est assurée par deux corps de l’armée. Il s’agit de la Brigade motorisée (BM) et la Division de la sécurité routière (DSR). Ce dernier corps utilise en moyenne 100 agents chaque jour pour réguler la circulation uniquement à Lomé, sans compter ce que déploie la BM.

La DSR est un corps mixte composé de policiers et de gendarmes. Lorsqu’un agent est affecté à ce corps, il est soumis à une formation dont le but est de réveiller en lui les réflexes de la nouvelle fonction. « On ne quitte pas une autre unité pour venir savoir comment on arrête un véhicule, comment on   contrôle, comment on fait les signaux d’arrêts. Donc une formation s’impose et après la formation il y a un suivi pour voir si les nouveaux arrivés maitrisent les techniques », confie le Major Sibabi.

Ces agents peuvent-ils faire le constat lorsqu’ils sont sur le terrain et que survient un accident, la réponse du Chef de la Division est claire. Les agents de la BM et de la DSR ne font pas le constat. Celui-ci est  confié à des unités, à savoir la brigade du constat pour la police et les brigades territoriales de la gendarmerie. « Donc quand il y a un accident nous faisons appel à l’unité dont la compétence couvre la zone où la scène s’est produite qui vient faire le constat. Nous ne faisons pas le constat », a indiqué le Major.

Même si la régulation de la circulation par les agents de la police est globalement appréciée par la population, cependant les reproches qui leur est faits souvent est que quand il y a coupure d’électricité et que les feux tricolores ne fonctionnent pas alors qu’ils doivent s’atteler à la régulation, ils laissent la population se débrouiller seule. Même si le chef de la division partage ce constat, il lâche : «  c’est pour cela que nous avons une équipe de ronde. Nous les chefs nous nous déplaçons quand on constate ces inconduites-là on sévit. Cela fait l’objet de sanction quand nous constatons ». 


 

Comme tout métier, les difficultés n’en manquent pas ici aussi. Très souvent ces agents font face à l’incivisme des usagers de la route, aux injures, aux propos amers, et ils doivent gérer les humeurs des gens. « Mais les agents sont avertis, aguerris et formés à la tâche mais quand ça dépasse ils peuvent verbaliser », a rappelé M. Sibabi.

Somme toute, il est évident que ces agents régulateurs de la circulation rendent service aux usagers de la route en rendant fluide la circulation  et en évitant bon nombre d’accidents. Mais il est important de savoir, surtout en cette période de fin d’année, que la plupart des accidents de la route sont d’origine humaine et il appartient à l’homme d’œuvrer pour les éviter. C’est bien d’accuser une seconde de retard qu’une seconde en avant pour perdre sa vie. La chaussée est un bien commun partagé par tous les usagers et il faut que chacun respecte les règles qui s’imposent à savoir le  code de la route car en cette fin d’année car « le meilleur cadeau qu’on puisse offrir à sa famille, c’est d’aller et revenir le soir sain et sauf ».

 

Albert AGBEKO

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