Ridicule, le Togo fait la promotion de sa littérature dans un institut étranger

C’est un communiqué du ministère de la communication, des médias et de la culture, en date du 24 septembre 2024, qui nous l’apprend. Dans le cadre de la promotion de la littérature togolaise, lisons-nous dans le communiqué, ledit ministère, à travers la direction des bibliothèques et de la promotion littéraire (DBPL), met en œuvre une action de promotion de la littérature togolaise dénommée « Le livre du mois ».

Dans ce cadre, le public est invité à s’en procurer et à lire le recueil de contes intitulé « La genèse de toute chose, Contes Konkomba, Contes du Togo », de l’écrivain togolais Kata Masin-Mba Simon.

Jusque-là tout est parfait.  Mais là où le bât blesse, c’est quand le ministre Yawa Kouigan de la Culture, annonce que cet ouvrage fera l’objet d’un café littéraire le jeudi 26 septembre 2024 dans l’enceinte du Goethe institut de Lomé. On est où là ?

Donc en 60 ans d’indépendance, on n’a pas été en mesure de construire un centre culturel pour accueillir ces genres de rencontres. Et c’est des édifices construits par des puissances étrangères qui, nous servent, à faire la promotion de notre littérature, de notre culture, sur notre propre territoire ?

Cette situation est révélatrice de la place que la Culture occupe dans notre pays. Des étrangers ont pu construire dans notre pays des maisons de promotion de leur culture. Mais nous, les autochtones, nous sommes incapables d’en construire une pour la promotion de notre culture. Et c’est dans la maison de l’étranger, sur notre territoire que nous allons pour faire la promotion de notre culture. 

Et pourtant, il y a 20 ans, on nous promettait  faire plus pour la jeunesse, le sport et la culture.

Le Togo ne dispose pas aujourd’hui de salles de spectacle où les artistes pourront se produire. Avec la fermeture du Palais des congrès de Lomé pour rénovation, on se demande comment les artistes font pour vivre de leur art ? Or, la culture est le soubassement de toute chose mais au Togo aucune valeur n’est accordée à cette culture et les artistes eux-mêmes s’y plaisent. Il suffit qu’en chaque fin d’année on leur jette des miettes pour des concerts gratuits qu’ils applaudissent à rompre les phalanges. Ils n’ont jamais demandé que cet argent qu’on leur donne serve plutôt à construire des salles de spectacle, des palais de la culture… qui seront profitables à eux et aux générations futures.

Pendant ce temps, sans bruit ni trompette, les choses avancent ailleurs…

 

Francine DZIDULA

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