Double Doctorat et un Master, Komlan Edem Bessanh est un entrepreneur confirmé. Son sens des affaires, il l’a acquis au sein du cadre familial surtout auprès de sa grand-mère chez qui, il a appris beaucoup de choses notamment le traitement des champignons qui deviendra plus tard son domaine de prédilection.
Après une brillante étude secondaire sanctionnée par un baccalauréat série D obtenu avec brio, Komlan Edem fut partagé entre son désir de faire la médecine et le rêve de son géniteur qui le voulait comptable. En effet, ce dernier marqué par le train de vie d’un comptable avec qui il a travaillé a cru que la comptabilité est le chemin de la réussite. Ballotté par les deux options, le jeune Bessanh a finalement choisi d’obéir à son papa. C’est ainsi qu’il s’est résolu à s’inscrire à la FASEG où il obtient la Licence en 2012.
Nanti du diplôme, Komlan Edem n’a pas enterré son rêve de devenir médecin. Concomitamment aux études, une ONG spécialisée dans le traitement des champignons lui donne sa première expérience professionnelle. Au sein de ladite ONG, il a occupé le poste de chargé des opérations.
Cet emploi lui a fait oublier momentanément son rêve de médecin. Mais comme il est dit que le hasard n’existe pas, curieusement un jour le responsable de l’ONG lui parla d’une école supérieure en Belgique qui forme dans le domaine de la médecine et l’encouragea à postuler. Le futur Directeur général de Champiso soumet son dossier. Il fut reçu en médecine pour un parcours en nutrition. L’étude est sanctionnée par le doctorat en nutrition et santé.
Aîné d’une fratrie de neuf enfants, Komlan Edem aimait le goût du risque et avait des motifs qui l’ont aidé à persévérer malgré les difficultés.
DEJA EMPLOYEUR SUR LES BANCS
Très tôt, il a compris qu’il faut se battre pour devenir quelque chose demain. C’est ainsi qu’en classe de quatrième et face aux difficultés des parents à subvenir aux besoins de la famille, le lauréat du Prix du jeune leader africain investisseur de moins de 40 ans se lance dans l’initiative entrepreneuriale en initiant ce qu’il appelait « la cafétaria villageoise ». Une activité qui lui a permis de porter un coup de main à la famille jusqu’à l’obtention du baccalauréat. Ce virus entrepreneurial l’a suivi jusqu’à Lomé où sur le campus ; là il a réussi à convaincre un pasteur, vendeur de pommades à les lui livrer et il ne remboursait qu’une fois le produit écoulé. Devenu par la suite grossiste des produits, Edem Komlan a embauché d’autres étudiants qui l’aident. L’activité devenant florissante, le jeune Bessanh n’a rien à envier à un fonctionnaire avec tout le confort de son cadre de vie. La pommade ne venant plus sur le marché togolais, le lauréat du Prix du jeune leader africain investisseur de moins de 40 ans s’est rapidement reconverti.
Alors qu’il travaillait dans l’ONG, le futur patron de Champiso a commencé par se lancer dans une autre activité : la production du lait de soja, ce qui deviendra plus tard l’ancêtre de Champiso. Avec ses sœurs ramenées du village, elles produisaient le lait que le grand frère une fois rentré du service à midi écoulait au grand-marché sur sa moto ce qui lui faisait gagner de l’argent en dehors de son salaire.
De là est né le lancement de Champiso à la suite des études de Bessanh dans le domaine de la nutrition. Ces études lui ont permis d’acquérir plus de connaissances et de se lancer dans le domaine de la production, la transformation des champignons pour fabriquer des compléments alimentaires pour toute l’Afrique. Le but est de mettre le continent noir sur la scène des firmes de fabrication de produits pharmaceutiques et nutritionnelles de bien-être.
Pour le fondateur de Champiso, se lancer dans une entreprise n’est pas facile. Les difficultés sont d’ordre technique, stratégique, partenarial et financier. Dans son domaine, les difficultés sont beaucoup plus au niveau de la recherche parce que le domaine étant vierge, il faut faire des recherches, des essais, des accréditations… « Ce n’est pas facile mais il faut arriver à surmonter ces difficultés », confie Dr Bessanh.
A plusieurs reprises, il a pensé abandonner, avoue-t-il parce que « submergé par les dettes, vous n’avez personne autour de vous pour vous encourager, vous soutenir par les moyens, donc la seule décision c’est d’abandonner. Mais pour garder le cap, il faut avoir une vision. Lorsque vous avez votre vision focalisée sur vos objectifs, la finalité, … il y a plus de motivation ». Et de poursuivre que son secret de réussite, « c’est que je connais la vision, je sais où je vais. Les difficultés ne sont que des chemins pour y parvenir, avec ma confiance en Dieu, parce qu’il n’y a pas de réussite sans une connexion spirituelle, me donnent le courage d’avancer », souligne Dr Bessanh pour qui un bon entrepreneur est celui qui a le goût du risque.
« Si vous n’aimez pas le risque, si vous aimez rester dans votre zone de confort, vous ne pouvez pas entreprendre. Il faut aimer prendre le risque, des gens disent qu’il faut avoir le risque calculé mais moi je dis il n’y pas de risque calculé. Il faut simplement aimer prendre le risque, parce que quand vous voulez calculer vous serez en retard. Prenez des risques, croyez en votre conviction et à chaque fois que vous rencontrez des échecs considérez-les comme un défi. Vaux mieux avoir plusieurs échecs comme des défis que de ne jamais tenter », conseille-t-il aux jeunes.
Boîte noire: Cet article a été rédigé grâce à la communication faite par le DG de Champiso, Dr Edem Komlan Bessanh, invité à partager son expérience avec les responsables des Systèmes financiers décentralisés lors de la 3ème édition du Speed dating, organisée par l l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Togo (APSFD-Togo).
Albert AGBEKO
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