
La Confédération Générale du Travail (CGT), une des centrales syndicales françaises, s’indigne de la suspension pour trois mois des chaînes RFI et France 24 au Togo, décidée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo. Une décision qualifiée d’arbitraire et de liberticide, dans un contexte de répression accrue contre les voix critiques du régime togolais.

Selon un courrier officiel de la HAAC en date du 16 juin 2025, les deux médias français sont accusés d’un « traitement biaisé de l’information ». Une justification que rejette fermement la CGT, qui parle d’une « accusation fallacieuse » destinée à réduire au silence des journalistes compétents et indépendants.

« La suspension de RFI et France 24 est une attaque frontale contre la liberté d’informer », dénonce la CGT dans un communiqué publié ce 18 juin.
Un climat de répression généralisée
Cette décision intervient dans un climat politique déjà tendu au Togo. Fin mai, le chanteur engagé Aamron, critique du régime en place, a été arrêté de manière arbitraire et interné de force dans un centre psychiatrique, après avoir dénoncé la mauvaise gouvernance sur les réseaux sociaux. Cette interpellation a provoqué des manifestations, notamment le 6 juin, où de nombreux jeunes Togolais sont descendus dans la rue pour revendiquer liberté et avenir.
Pour la CGT, cette suspension s’inscrit dans une stratégie autoritaire bien rodée visant à museler les voix dissidentes et verrouiller l’information :
« Ce scénario, déjà vu dans certains pays du Sahel, ne laisse aucun doute sur les intentions du pouvoir togolais : faire taire, censurer, intimider. »
La confédération syndicale appelle la direction de France Médias Monde à ne pas céder à la pression et à soutenir ses journalistes face à la répression.
Depuis plus d’un an, les autorités togolaises ont cessé de délivrer des accréditations aux journalistes internationaux souhaitant travailler dans le pays. Cette censure accompagne une réforme constitutionnelle controversée, perçue comme un levier pour pérenniser le pouvoir de Faure Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres dans la 5e République togolaise.
La CGT exige la levée immédiate de la suspension de RFI et France 24 et rappelle que rien ne justifie une telle mesure liberticide. Elle appelle la communauté internationale, les médias et les défenseurs des droits humains à s’unir contre les atteintes à la liberté de la presse au Togo.
Clarisse AFANOU
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