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Sylvanus Olympio aurait eu 120 s’il était en vie : le parti des travailleurs a fleuri sa tombe

 

YAS SOWE

                                              Bouquet de fleurs


Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami Olympio, le premier président du Togo assassiné le 13 janvier 1963 aurait 120 ans ce mardi 6 septembre 2022 s’il était encore en vie. A l’occasion de la commémoration de cet anniversaire de la naissance de Sylvanus Olympio, le Parti des travailleurs de Claude Améganvi s’est rendu sur la tombe de l’illustre disparu à Agoè, en territoire béninois, où il a déposé une gerbe de fleurs sur sa tombe, et une autre sur celle de son épouse Dina.

Retour sur la vie de Sylvanus Olympio


6 SEPTEMBRE 1902 : Il y a 120 ans, naît Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami OLYMPIO, fils d’Epiphanio Elpidio OLYMPIO (1873-1968) et de Fidélia AFÈ (1862-1967), à Kpando, l’une des villes de ce Togo britannique annexé en 1956 à la Gold-Coast, renommée Ghana à l’indépendance. Après ses études primaires commencées en 1914 à Lomé, dans les écoles coloniales allemande et anglaise, puis française pour le début de ses études secondaires, il part en 1920, à l’âge de 18 ans, terminer ces études secondaires à Londres (Angleterre) où il obtient la London Matriculation (l’équivalent du baccalauréat français) avant d’entamer un cursus universitaire d’économie politique à la London School of Economics and Political science (1922 – 1926) d’où il sort diplômé de « Bachelor of Commerce » avant d’aller achever ses études supérieures en droit international, à Dijon (France), puis à Vienne (Autriche).

Engagé à la fin de ses études en 1927 comme employé par la Lever Brothers Company, Sylvanus OLYMPIO y entame une carrière professionnelle à Londres. Affecté en Afrique par la compagnie de 1928 à 1930, d’abord comme adjoint à l’agent général de la compagnie Unilever à Lagos (Nigeria), puis comme chef de la société à Hô (Ghana), il est muté au Togo où il est promu en 1932 Agent général de la United Africa Company (UAC), filiale du groupe Unilever en zone française.

                                                     Tombe de Sylvanus Olympio
 

Désigné en 1936 vice-président du Cercle des Amitiés Françaises (CAF), une amicale créée par l’administration coloniale pour contrer les velléités de retour de l’Allemagne dans son ancienne colonie modèle du Togo après l’arrivée au pouvoir d’Adolf HITLER en 1933, Sylvanus OLYMPIO participe, le 13 mars 1941, à la création du « Comité de l’Unité togolaise » (CUT). Cette association, créée à l’initiative du gouverneur Lucien MONTAGNE, succède au Cercle des Amitiés Françaises (CAF) comme amicale entre autochtones togolais et colons français.

Lors de la réunion de la Commission consultative que le Gouverneur Jean NOUTARY organise du 11 au 12 mai 1945, au Palais de justice de Lomé, pour recueillir les « avis sur les modalités d’application au Togo des recommandations de la Conférence de Brazzaville », Sylvanus OLYMPIO, fortement applaudi, se distingue en déclarant à propos de l’élection d’un représentant du Togo à la future Assemblée nationale française : « Les affaires françaises débattues au Parlement ne nous intéressent pas. Nous demandons la présence à Paris d’un délégué permanent (…) pour traiter uniquement les questions ayant rapport à l’indigène togolais et non pas les questions métropolitaines. »

Le 27 avril 1946, face aux manœuvres du Gouverneur NOUTARY qui tente de les empêcher de créer un parti politique, Sylvanus OLYMPIO et ses amis autochtones contournent la difficulté à la réunion de renouvellement du Conseil d’administration du « Comité de l’Unité togolaise » en transformant cette amicale en parti politique.

Le 8 décembre 1946, aux élections à la première Assemblée représentative du Togo (ART), le CUT et ses alliés nationalistes raflent presque tous les sièges en compétition et Sylvanus OLYMPIO, à 44 ans, est élu à la présidence de cette assemblée pour 5 ans.

Muté à Paris en 1951 par le groupe Unilever pour l’empêcher de continuer à diriger le combat politique du CUT au Togo, OLYMPIO démissionne spectaculairement et rentre en janvier 1952 à Lomé où il est réélu à l’Assemblée territoriale togolaise dont le CUT vient pourtant de perdre la majorité des sièges du fait des fraudes massives organisées par le pouvoir colonial français.

Sylvanus Olympio, à gauche en compagnie John Kennedy, le président américain assassiné
 

Arbitrairement accusé en 1954 de « trafic illégal de devises » entre le Togo et le Ghana par le pouvoir colonial français qui lui demande de renoncer à la vie politique pour que soit annulée cette « infraction », OLYMPIO refuse et, déchu de ses droits civiques, entame une longue traversée du désert.

Mais, le 27 avril 1958, après les nouvelles élections législatives tenant lieu de référendum sur l’indépendance nationale, organisées sous la supervision d’une mission l’ONU dirigée par le Haïtien Max DORSINVILLE, les nationalistes togolais remportent une éclatante victoire qui arrive « avec l’ampleur d’une lame de fond ».

Le 16 mai 1958, après avoir proclamé dès sa première séance une amnistie qui restitue à Sylvanus OLYMPIO ses droits civiques, l’Assemblée législative l’investit Premier ministre de la République du Togo.

Le 15 novembre 1959, suite aux élections municipales remportées par le CUT qui rafle 136 sièges sur les 160 à pourvoir, Sylvanus OLYMPIO est élu maire de Lomé.

Le 27 avril 1960, lors de grandioses cérémonies organisées à Lomé en présence de représentants d’Etats et institutions venus du monde entier, le Premier ministre OLYMPIO proclame solennellement l’indépendance du Togo par un discours qu’il commence ainsi : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La nuit est longue mais le jour vient ! »

Le 9 avril 1961, il est élu Président de la République togolaise au terme de la triple élection (constitutionnelle, législative et présidentielle) remportée par le Parti de l’unité togolaise qui dote le Togo de nouvelles institutions.

Après avoir œuvré à doter le Togo de nouvelles infrastructures dignes d’un Etat moderne et souverain, il est lâchement assassiné aux aurores du 13 janvier 1963, au moment même où il est en train de soustraire le pays de la tutelle économique française en le dotant d’une monnaie nationale comme attribut de souveraineté économique prolongeant l’indépendance politique proclamée deux ans et demi plus tôt.

Etienne Gnassingbé EYADEMA, alors sergent fraîchement démobilisé des troupes coloniales françaises, a publiquement revendiqué, devant la presse internationale, l’avoir abattu, à bout portant, par des balles tirées en pleine poitrine et au bas-ventre avant de lui sectionner, au couteau, les veines des poignets pour, enfin, lui taillader, avec la baïonnette de l’arme, la cuisse gauche tout en expliquant fièrement : « C’est comme ça que je faisais en Algérie pour m’assurer que mes victimes étaient bien mortes».

Nous tenons à faire remarquer que le 13 janvier 2023 prochain marquera le 60e anniversaire de cet assassinat crapuleux de Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami OLYMPIO. Soit la moitié des 120 ans de naissance qu’il a aujourd’hui. Ainsi nous plaît-il d’appeler l’attention de tous à méditer le curieux mystère de ces chiffres :

 

 

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