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Togo : ADDI dénonce l’opacité et les dysfonctionnements dans l’adoption du Budget 2024-2025

 

L’adoption récente du Projet de Loi de finances rectificative pour l’exercice 2024 et de la Loi de finances 2025 par l’Assemblée nationale togolaise a déclenché une vive polémique. Dans un communiqué publié ce 27 décembre 2024, l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) a vivement critiqué le processus d’élaboration et d’adoption de ces textes budgétaires.

YAS SOWE

Un processus marqué par des violations et des insuffisances

TOGOCOM DEVIEN YAS

Selon l’ADDI, le gouvernement a fait preuve d’une précipitation inédite, ne respectant pas les dispositions constitutionnelles et légales encadrant les lois de finances. Bien que le délai légal d’adoption du budget soit fixé au 31 décembre, la Constitution permet des ajustements pour assurer un examen approfondi du budget. Toutefois, ADDI déplore que les débats parlementaires aient été expédiés en moins de dix jours, bien en deçà des quarante-cinq jours prévus par la loi.

De surcroît, l’Assemblée nationale n’a pas été dotée des documents clés, tels que le Projet de Loi de règlement de 2023 ou les rapports trimestriels d’exécution budgétaire de 2024. L’absence de ces éléments a gravement limité la capacité des députés à analyser la sincérité et l’intégrité des comptes publics.

Des lacunes dans les discussions parlementaires

Les débats sur le budget ont révélé des carences importantes, souligne l’ADDI. Plusieurs ministères et entreprises publiques n’ont pas été auditionnés, et les informations budgétaires ont manqué de clarté et de détail. Par ailleurs, des questions cruciales posées par les députés, notamment sur l’allocation des ressources aux secteurs sensibles comme la défense, la santé ou l’éducation, sont restées sans réponse.

ADDI s’interroge également sur l’opacité entourant les ressources publiques issues des grandes entreprises d’État. Le faible montant des dividendes attendus en 2025, soit 22 milliards de FCFA, suscite des interrogations sur la gestion et l’efficacité des entités publiques, telles que le Port autonome de Lomé ou la Société nationale des phosphates du Togo (SNPT).

Une mobilisation des ressources internes et externes insuffisante

L’ADDI critique la faible mobilisation des ressources fiscales, qui représentent seulement 15 % du PIB, bien en deçà de la norme communautaire de 20 % de l’UEMOA. L’opposition déplore également que la pression fiscale pèse davantage sur les petites entreprises et les acteurs du secteur informel, tandis que les grandes entreprises restent sous-exploitées.

Sur le plan des ressources externes, ADDI attribue la faiblesse des appuis budgétaires au Togo à des lenteurs administratives, des problèmes institutionnels et une mauvaise gouvernance. La récente exclusion du pays du programme Compact du MCC, en raison de violations des droits de l’homme, illustre les conséquences d’une gestion politique et économique déficiente.

Un budget déséquilibré et peu orienté vers les priorités nationales

Le communiqué met également en lumière les incohérences dans la répartition des dotations budgétaires. Le ministère des Affaires étrangères reçoit une allocation de 19,6 milliards de FCFA, soit plus que les budgets combinés de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’industrie. ADDI déplore un manque d’investissements dans des secteurs essentiels pour la création d’emplois et le développement économique, comme l’éducation technique et l’industrie.

Un appel à des réformes structurelles

L’ADDI conclut en demandant une refonte du processus budgétaire, afin d’assurer une meilleure transparence, un respect strict des délais et une prise en compte des priorités nationales. Le parti appelle également à des efforts accrus pour mobiliser les ressources fiscales et lutter contre la corruption.

« La gouvernance économique et politique actuelle, caractérisée par l’opacité et la précipitation, menace le développement durable du Togo, » alerte le président national de l’ADDI, le Professeur Aimé Tchabouré Gogué.

En réitérant son rejet du budget 2025, l’ADDI exhorte le gouvernement à rectifier le tir et à engager des réformes audacieuses pour répondre aux attentes des citoyens.

 

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