Togo-Diplomatie : Qu’est-ce qui fait courir tant Robert Dussey ?



De Bamako à Djakarta, de Johannesburg à Saint-Pétersbourg, New York à Djeddah. En véritable globe-trotter, aucune capitale du monde ne lui ai inconnue. Plus que le secrétaire général des Nations unies, il a fait en 10 ans n fois le tour du monde si on aligne le nombre de km qu’il a parcouru. A plusieurs reprises, il a dû changer de passeports parce qu’il y manquait de place. Voyageant souvent en première classe, il est plus à l’aise dans les airs que sur terre. Les recoins des hôtels lui sont plus familiers que sa propre maison. Rarement, il passait une semaine entière au pays. A cause de ses incessants voyages, il est abonné absent aux conseils des ministres. Parfois même quand des chefs d’Etat étrangers séjournent au pays, lui il est à l’autre bout du monde.
Il s’agit bien évidemment de Robert Dussey, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine. Le plus carpé à ce poste dans l’histoire récente du Togo. Depuis 10 ans, il règne sur la diplomatie togolaise. Mais pour quels résultats ?
Tout d’abord, levons l’équivoque ! L’image ou le rayonnement du Togo sur le plan diplomatique ne peut être uniquement réduit en termes d’avantage ou gain quantifiable. Mais est-ce pour autant que la diplomatie togolaise s’est mieux portée ces dix dernières années malgré les multitudes ballets diplomatiques de Robert Dussey ?
LOME CAPITALE DES GRANDES RENCONTRES
Après ses périodes de gloire sous le règne de Gnassingbé Eyadema au milieu des années 80, la diplomatie togolaise était tombée au creux de la vague à l’avènement au pouvoir de son fils. La succession dynastique et le bain de sang l’ayant suivi en sont pour quelque chose. Pour redorer l’image de cette diplomatie, Robert Dussey s’est dans un premier temps beaucoup décarcassé pour rendre Lomé attractif. Ceci passe par l’organisation des sommets internationaux à Lomé. C’est ce qu’on a appelé la diplomatie des grandes rencontres. Des convives sont déplacés et nourris au frais du contribuable. Lomé était devenu alors la capitale des rencontres et sommets internationaux même si dans la pratique les conclusions de ces rencontres sont rangées dans les tiroirs. Nous citerons le sommet sur la sécurité maritime (qui n’a pas atteint le nombre de ratification pour entrer en vigueur), le sommet conjoint CEDEAO-CEMAC, le sommet sur les transitions politiques et la lutte contre le terrorisme, … On s’est même risqué à organiser un sommet Israël-Afrique suscitant le courroux des pays arabes qui, finalement a avorté.
DES ACCORDS DE PARTENARIAT IMPRODUCTIF
Ensuite, combien d’argent du contribuable, Robert Dussey n’a-t-il pas dilapidé en parcourant le monde pour aller signer des accords avec des pays que les Togolais pourront difficilement situer sur une carte du monde. Le Suriname, la Serbie, …ces pays dont les Togolais ignorent leur existence c’est eux que Bob Dussey présente comme trophée de sa diplomatie en signant avec eux des exemptions de visa. En plus ces exemptions de visa ne concernent que la minorité : seuls les détenteurs de visa diplomatique ou de service sont pris en compte. A part le Maroc pour les étudiants togolais et dans une moindre mesure la République centrafricaine, il est difficile de dire en quoi ces actions diplomatiques de notre ministre a été profitable au peuple togolais.
LA MEDIATION TOUT AZIMUT
C’est après avoir exploré ces pistes sans succès retentissant, que le chef de la diplomatie togolaise s’est lancé dans la médiation. Robert Dussey envisage de faire de son mentor le médiateur a titré de la sous-région et pourquoi pas de l’Afrique comme son géniteur. Mais dans ce domaine, il manque à Faure Gnassingbé le charisme de son père.
En dix ans de présence au ministère des affaires Etrangères, le seul succès diplomatique engrangé par le Togo, concerne la crise dite « des 49 soldats ivoiriens ». Le Togo dont la proximité avec les militaires maliens n’est pas à démontrer a réussi à faire libérer les otages ivoiriens à la satisfaction de la communauté internationale. Avec ce succès, Robert Dussey se met à rêver grand.
C’est ainsi qu’il voyait un destin sous-régional à son président. Il a manœuvré pour que Faure Gnassingbé succède à Umaro Sissoco Embaló sans succès. Le poste lui fut chipé par le Nigéria. N’ayant pas pu présider aux destinées de la sous-région, en mal de prestige et de reconnaissance, Faure Gnassingbé sous les conseils de son ministre de la diplomatie se lance dans des médiations tous azimuts. La parfaite illustration est l’intrusion du Togo dans la crise soudanaise. Une intrusion qui a surpris plus d’un Togolais qui se sont demandés oh ! diantre que va chercher le fils d’Eyadema dans ce dossier. On ne va pas sous couvert de reconnaissance internationale s’attirer les foudres sur notre pays. Nous-mêmes on a plein de problème qu’on n’arrive pas à gérer, on ne va pas prendre ceux des autres y ajouter.
Il faut que Robert Dussey temporise ses ardeurs ainsi que celui de son président.
Albert AGBEKO
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