Alors que la plupart des députés étaient à l’intérieur du pays, ils ont dû mettre une pause à la campagne électorale pour revenir au siège de la Représentation nationale où se déroule en ce moment la relecture de la loi modifiant la constitution qui fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire avec changement de République. Une soixantaine de députés sont présents.
La plénière du jour a débuté par l’élection du nouveau président de la Cour constitutionnelle en remplacement d’Abdou Assouma, décédé.
Après cette élection, les députés procèdent en ce moment à la relecture de la loi modifiant la constitution. On se rappelle que le texte avait été voté le 25 mars 2024 nuitamment et en catimini. Ce qui a suscité une vague d’indignation dans l’opinion. Les partis politiques et les associations faisant le porte-parole de ce mécontentement général ont été empêchés de manifester.
Finalement, le président de la République, conformément à la constitution ordonne le renvoi du texte en seconde lecture et reporte également les élections législatives et régionales prévues sur le 20 avril 2024. Justification donnée par la présidence de la République : “Toute chose étant perfectible, et au regard de l’intérêt suscité au sein de la population par le texte depuis son adoption, le Président de la République a demandé ce jour (NDLR : 29 Mars 2024) à la Présidente de l’Assemblée nationale de faire procéder à une deuxième lecture de la loi adoptée”.
Pour ce faire, 48h de consultation dite « mission d’information et d’écoute des populations », ont été initiées à l’intention des populations. La société civile et les partis politiques extraparlementaires n’ont pas été consultés. Ceux-ci ont saisi la CEDEAO qui a déployé une mission qui séjourne dans le pays en rencontrant les acteurs socio-politiques.
Si la modification de la constitution passe, elle donnerait raison au ministre Gilbert Bawara qui a déclaré sur TV5 Monde qu’elle aura lieu dans quelques jours. Ce qui est sûr est qu’elle fera monter de nouveau la tension dans le pays, tension qui était retombée à l’annonce du chef de l’Etat ordonnant une seconde lecture. Cette précipitation à voter le texte par un parlement à termes de son mandat et à quelques jours de nouvelles élections traduit l’incertitude du parti au pouvoir d’avoir la majorité dans la future chambres des députés. Si le texte est adopté, le président de la République a 15 jours pour le promulguer.
L’enjeu aussi c’est peut-être c’est de faire voter le texte et le promulguer avant les élections pour que chaque citoyen s’exprime à travers le vote en situation de cause comme le disait le ministre Bawara.
La plénière qui se poursuit au moment où nous mettons sous presse, procède à la lecture du texte chapitre par chapitre. Pour le besoin de la cause, l’ordre du jour a été renversé.
Peut-être qu’on s’acheminera de nouveau vers un vote dans la nuit.
PAPIER ACTUALISE
A 18h: la séance observe une pause de 20 minutes avant de revenir pour le vote.
Pour le vote on a 5 procurations et 9 absents.
Résultats du vote: 87 pour contre, 0 contre, 0 abstention.
Francine DZIDULA
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