Togo : la série macabre continue à Lomé : Un cinquième corps repêché à Bè-Beach
La lagune de Bè continue de livrer des cadavres, ajoutant à la psychose collective qui s’installe dans la capitale togolaise depuis le début des manifestations citoyennes. Ce samedi 28 juin 2025, un nouveau corps sans vie a été repêché au niveau de Bè-Beach, portant à cinq le nombre total des victimes retrouvées en moins de 24 heures dans cette zone.
La victime, identifiée comme Itendi Hubert, un jeune Gabonais de 24 ans, laisse derrière lui une compagne enceinte. Selon des témoins sur place, « c’est la lagune elle-même qui a rejeté le corps ».
Une zone marquée par les violences du 26 juin
Ce nouveau drame survient dans un contexte de forte tension sociopolitique. La zone de Bè a été l’un des épicentres des affrontements entre manifestants et forces de sécurité le jeudi 26 juin 2025. Plusieurs témoins affirment que Hubert faisait partie des jeunes, pourchassés par les forces de l’ordre, se sont jetés dans la lagune pour échapper aux arrestations.
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Malgré les versions officielles laissent entendre de simples cas de noyade, de nombreuses voix s’élèvent pour contester cette hypothèse. « Il serait naïf de penser qu’il s’agit uniquement de noyades accidentelles », lâche un habitant de Bè. La fréquence inhabituelle de ces découvertes macabres dans un laps de temps aussi court alimente les soupçons et les spéculations.
Une autopsie exigée par la famille
Le corps d’Itendi Hubert a été transféré à la morgue de Lomé autour de 17h. Sa famille, visiblement sous le choc, exige une autopsie indépendante afin de déterminer les véritables causes du décès. Certains proches évoquent la possibilité que la victime ait reçu un coup violent alors qu’il se trouvait déjà dans l’eau.
Ce nouveau décès porte à cinq le nombre de corps retrouvés autour de la lagune en l’espace de 24 h, après les deux corps repêchés la veille dans le 4ème lac et deux autres à proximité immédiate de Bè.
Appel à une enquête indépendante
Face à cette série noire, des organisations de défense des droits humains et plusieurs leaders de la société civile appellent à l’ouverture urgente d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces morts suspectes. Ils demandent également la sécurisation des zones riveraines de la lagune, devenues des points sensibles depuis le début des manifestations.
Francine DZIDULA
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