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Togo : Mme Gnakadé exhorte les forces armées à retrouver leur vocation républicaine

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Dans une déclaration poignante rendue publique le jeudi 12 juin 2025, Mme Essossimna Marguerite Gnakadé, ancienne ministre des Armées du Togo, appelle les forces de défense et de sécurité togolaises à « répondre à l’appel de la Nation » et à « retrouver leur dignité républicaine« . Un message fort qui intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes et de répression croissante des manifestations au Togo.

 

YAS SOWE

Une interpellation directe aux militaires

TOGOCOM DEVIEN YAS

Dans ce texte empreint de gravité et de sincérité, Mme Gnakadé s’adresse frontalement  aux « camarades d’armes », les exhortant à cesser de se laisser instrumentaliser par le pouvoir en place pour réprimer la population. Elle leur rappelle que leur engagement premier est de protéger le peuple, non de l’opprimer.

« Votre vie est trop précieuse pour être sacrifiée au service de la violence contre vos propres frères et sœurs », martèle-t-elle dans cette tribune.

L’ancienne ministre souligne que les forces armées doivent être les garantes de la paix, de la justice et des droits humains, non des bras armés d’une minorité dirigeante.

 

La répression, une trahison des valeurs militaires

En revenant sur les dérives observées ces dernières années, notamment les violences policières contre des manifestants pacifiques, Mme Gnakadé fustige l’instrumentalisation politique des forces de sécurité. Elle rappelle que manifester est un droit constitutionnel, et non un délit à réprimer par la force.

« Le militaire togolais était jadis salué dans la rue, respecté, admiré. Aujourd’hui, il cache son uniforme. Il craint le regard de ses concitoyens. Pourquoi ? », se demande-t-elle.

Pour elle, ce changement de perception traduit une perte d’honneur liée à la rupture du lien sacré entre l’armée et le peuple, fragilisé par des décennies d’abus et d’injustices.

 

Un appel à l’honneur, à la conscience et à l’histoire

Plus qu’une critique du régime en place, la déclaration de Mme Gnakadé se veut un appel à la conscience, un sursaut moral pour que les forces armées écrivent leur part de l’histoire « en lettres d’or ». Elle insiste : les militaires sont d’abord les fils et filles du peuple togolais, et non les serviteurs aveugles d’un système autoritaire.

« Ce n’est pas un appel à la révolte, mais un appel à la conscience. Défendre la République, c’est refuser d’être l’arme d’une dictature », écrit-elle avec insistance.

Elle en appelle également aux anciens combattants, à leur mémoire, à leur expérience et à leur capacité d’inspirer une nouvelle génération de soldats loyaux à la patrie et à la dignité humaine.

 

Un message qui s’inscrit dans un climat politique tendu

Cette sortie publique intervient dans un contexte politique particulièrement tendu au Togo, marqué par une réforme constitutionnelle controversée, l’arrestation de figures de l’opposition et des restrictions des libertés publiques. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour réclamer un retour à l’État de droit, la libération des prisonniers politiques, et une alternance démocratique réelle.

Mme Gnakadé avait déjà publié, le 2 mai dernier, une tribune critique intitulée « Vingt ans d’espoirs déçus sous Faure Gnassingbé : l’heure du bilan« , dans laquelle elle dénonçait la gestion du pays par le régime actuel.

Une position inédite dans l’histoire récente du Togo

Jamais auparavant un ancien ministre de la Défense togolais et membre de la famille présidentielle au Togo ne s’était exprimé aussi clairement contre l’utilisation des forces armées à des fins de répression interne. Ce positionnement marque un tournant dans le discours politique togolais, où le silence des responsables militaires, même à la retraite, a longtemps été la norme.

« Le moment est venu de vous souvenir que votre engagement vous lie au peuple, et non à un pouvoir », conclut-elle.

Quelle sera la réaction de l’armée togolaise à cet appel inédit ? Le pouvoir répondra-t-il à cette interpellation d’une voix issue de ses propres rangs ? On se rappelle qu’Aamron, le rappeur engagé togolais, arrêté le 26 mai 2025, qui se basait sur les sorties de l’ex ministre, déclaré à chaque fois qu’avant de l’arrêter, il faudrait arrêter Gnakadé qu’il ne reprenait que ce que ce dernier a dit.

La suite des événements dira si cet appel aura, au sein des casernes, l’écho tant espéré.

 

 

Francine DZIDULA

E-Mail: togoscoop@gmail.com

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