Un nouveau coup porté aux libertés publiques : le Front « Touche Pas à Ma Constitution » dénonce l’instrumentalisation de l’Église catholique
Un nouveau coup porté aux libertés publiques : le Front « Touche Pas à Ma Constitution » dénonce l’instrumentalisation de l’Église catholiqu

Le Front « Touche Pas à Ma Constitution » a exprimé son indignation face à une série de mesures qu’il qualifie d’entrave à l’exercice des libertés publiques. Cette dénonciation fait suite à l’annulation forcée d’une conférence-débat prévue le 18 décembre 2024 à Brother Home, un espace appartenant à l’Église catholique. Cet événement devait aborder des questions cruciales liées à la gouvernance, aux changements constitutionnels, et à leurs impacts sur les libertés publiques et la vie quotidienne.

Un régime déclaratif contourné
Conformément à la loi n° 2011-010 modifiée en 2019, le Front avait respecté toutes les obligations légales pour organiser cette réunion, notamment en déposant une déclaration préalable auprès du ministère de l’Administration Territoriale. Aucune objection n’avait été formulée par les autorités administratives. Pourtant, à la dernière minute, l’administration de Brother Home a exigé une autorisation écrite du ministère, une demande qui, selon le Front, n’a aucun fondement légal.
« Cette exigence constitue une manœuvre visant à contourner le régime déclaratif en vigueur », a déclaré un représentant du Front, soulignant qu’il s’agit d’une violation manifeste de la Constitution togolaise qui garantit la liberté de réunion et d’expression.
L’Église sous pression ?
L’annulation de la réservation de la salle, justifiée par des « instructions » supposément émanant du ministère, soulève de nombreuses questions. Le Front s’interroge sur le rôle de l’Église catholique dans cette affaire :
1. Instruction écrite ou informelle ?
L’Église a-t-elle reçu une directive officielle du ministère ou s’agit-il de pressions indirectes ?
2. Complicité d’un abus de pouvoir ?
En appliquant une directive jugée illégale, l’Église ne risque-t-elle pas d’être perçue comme complice d’une atteinte aux libertés publiques ?
3. Conformité à la doctrine sociale de l’Église
L’Église, dont la mission est de défendre les opprimés, ne devrait-elle pas s’opposer à toute tentative de restriction des droits fondamentaux ?
Cette situation n’est pas isolée : des précédents existent, comme l’interdiction d’une rencontre organisée par la DMP à la paroisse Saint Augustin d’Amoutiévé, en présence d’un député de la CEDEAO.
Un appel à la vigilance démocratique
Face à ces actions, le Front appelle la Conférence Épiscopale à une vigilance accrue pour éviter que l’Église ne devienne un outil involontaire au service du pouvoir. Il interpelle également le peuple togolais, l’invitant à se mobiliser pour défendre les acquis démocratiques et dénoncer les abus de pouvoir.
« Nous ne cesserons de nous battre pour nos libertés », conclut le communiqué. Le Front réaffirme son engagement à poursuivre ses actions, malgré les intimidations, afin de garantir le respect des droits fondamentaux.
Alors que le climat politique se tend, cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les défenseurs des droits et des libertés au Togo, dans un contexte où les espaces de débat démocratique semblent se rétrécir.
Francine DZIDULA
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