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Gestion scandaleuse des fonds Covid : le gouvernement togolais pris en flagrant délit de mensonge d’État

 

 

 

Le gouvernement togolais a affirmé que c’est lui-même qui aurait demandé à la cour des comptes d’auditer le fonds COVID sur l’exercice 2020, et qu’à ce titre, s’il y avait eu des malversations de si grande taille, il n’aurait jamais commandité cet audit. C’est ce qui est affirmé à la page 6 du rapport de la cour des comptes, paragraphe 6 avant le point 1.2,  pour flouer les Togolais. Là, la cour des comptes affirme que “le gouvernement, dans le cadre de son obligation de rendre des comptes de sa gestion de la pandémie…. a commandité auprès de la cour un audit….” Soit!

Il suffit de continuer la lecture du rapport, dans les annexes page 62 relative à la lettre de mission adressée par le président de la cour des comptes à l’auditeur PILOUZOUE Tchalouw Bouwessodjôlô, pour se rendre compte qu’en réalité, cet audit n’a jamais été voulu de façon libre et volontaire par le gouvernement dans le souci de rendre un quelconque compte à qui que ce soit, mais qu’il a été bel et bien imposé par les donateurs et prêteurs à savoir, le Fonds Africain de Développement (FAD) et la Banque Africaine de Développement (BAD).

TOGOCOM

La lettre de mission l’établit clairement en disposant que ces audits sont prévus dans le cadre des Protocoles d’accord de dons et de prêts signés le 6 août 2020 entre le Togo et le FAD et la BAD.

La lettre cite même les articles des protocoles d’accord, les Articles VIII section 8.3. qui exigent l’audit de l’utilisation des fonds donnés et ou prêtés.

C’est dire que le FAD et la BAD, connaissant la haute corruption devenue le sport national des gouvernants togolais, avaient fait de l’audit des fonds donnés et prêtés, UNE CONDITION OBLIGATOIRE PRÉALABLE pour décaisser les fonds en faveur du Togo.

Il s’ensuit aisément que cet audit n’a jamais été une manifestation volontaire de ce gouvernement de rendre des comptes à quiconque, mais qu’il y a été contraint par les prêteurs, et qu’en conséquence, il ne saurait se soustraire de cette obligation. C’est pourquoi pour la première fois, la partie immergée de l’iceberg de corruption togolais a été dévoilée au peuple togolais, sans que le pouvoir n’ait pas pu influencer le rapport en sa faveur avant sa publication.

Voilà la réalité des choses.

Le FAD et la BAD mettaient la pression au gouvernement pour que la cour des comptes audite l’utilisation qui a été faite du fonds. Leurs représentants à Lomé suivaient le dossier comme du lait au feu et disposaient de toutes les informations relatives aux graves malversations et dérives intolérables organisées par ceux à la disposition de qui  les fonds ont été mis pour être dépensés.

C’est pourquoi, pour une fois au Togo, cette cour des comptes qui n’a jamais audité aucun denier public  d’envergure depuis qu’elle existe, alors que c’est la raison de sa création et de son existence, cette cour dis-je, s’est vu obligée de publier un rapport contenant de si graves irrégularités et malversations commises par ceux qui ont dépensé les sommes offertes et empruntées.

La séance de contradictoire et de mission d’information organisée par l’assemblée nationale au mandat finissant qui sera illégalement prolongé, sont scandaleusement ridicules.

En effet, la cour des comptes, dans l’introduction au rapport à la page 5 dans le paragraphe 1. Introduction, déclare qu’elle a fait son audit dans un premier temps, qu’elle a envoyé aux ministres concernés son rapport d’observations via le ministre de l’économie et des finances, qu’elle a demandé des explications et des justificatifs, qu’elle a obtenu de certains des ministres quelques bribes de réponse qui lui ont permis de supprimer certaines observations, et que le rapport publié est un rapport d’observations DÉFINITIVES adopté par la cour.

On comprend donc très bien que l’inexistence du contradictoire qu’on tente de faire croire aux Togolais relève d’un gros mensonge d’État punissable par les textes en vigueur dans notre pays.

Le contradictoire a eu bel et bien eu lieu, puisque des observations ont été adressées à ceux qui ont pillé les fonds et ils ont eu l’occasion de répondre dans un long délai de trente jours.

Malgré ce délai très généreux, deux ministres, la première des ministres et la ministre de l’économie numérique, à qui des observations de la cour ont été adressées, fortes de quelle protection on ne sait, n’ont pas daigné répondre. Elles se sont purement et simplement torchées avec la demande d’explications de la cour des comptes jusqu’à l’expiration du délai avant que la version définitive du rapport ne soit publiée.

Selon les textes de la cour des comptes, la non-réponse aux observations adressées aux personnes ayant dépensé des fonds publics est passible de sanctions pénales. Dans notre pays, il n’en est absolument rien.

HCRUNN

C’est donc en vain que c’est devant l’assemblée nationale que les ministres gravement mis en cause viennent exhiber et brandir des justificatifs fabriqués et hors délai.

Quand on regarde l’immensité des fraudes et des détournements énumérés dans le rapport, on peut aisément imaginer la taille des malversations relevées par la cour dans ses premières observations avant les quelques réponses produites par certains des ministres.

Fort heureusement, il existe encore au Togo des citoyens instruits et avisés qui connaissent les mécanismes et procédures d’audit externe ainsi que les textes de la cour des comptes.

Pour revenir à la cour des comptes, depuis qu’elle existe, au moins depuis 18 ans que ce gouvernement gère et exécute le budget de l’Etat porté aujourd’hui à plus de 2 100 milliards de nos francs, quel budget de quelle année a-t-elle déjà audité pour en publier le rapport ?

Lire aussi: Le gouvernement joue de la comi-tragédie avec la bénédiction de l’Assemblée nationale

Quand va-t-elle publier son premier rapport d’audit des budgets successifs de l’Etat qui sont exécutés chaque année ?

Quand va-t-elle auditer les comptes du Port, de la LONATO, de l’aéroport, de l’UTB, de TOGOCOM, de la CEET, de la TDE, SOTRAL, T-OIL, TOGO INVEST, etc. et de toutes ces sociétés d’État dont la gestion scandaleuse pique si profondément les yeux de tout sachant?

Quand va-t-elle auditer les comptes des communes, des préfectures, des structures décentralisées de l’État, des hôpitaux, des universités, de toutes ces nombreuses ramifications de l’État qui gèrent des fonds colossaux provenant des deniers publics eux-mêmes collectés sur les citoyens au moyen des impôts, des taxes, des actifs de l’État, des dons faits au peuple togolais et des emprunts avec intérêts contractés en son nom?

Que dit-elle des audits suivants qu’elle doit mener sur les exercices 2021, 2022 et 2023 pendant lesquels le fonds COVID continue d’exister, de recevoir des emprunts et des dons et d’effectuer des dépenses sans justificatifs ?

Ce que les Togolais ne doivent pas perdre de vue est que les fonds COVID sont majoritairement empruntés avec des intérêts et que les impôts et taxes que nous payons tous les jours et les nouveaux emprunts contractés sur notre dos qui devraient servir à améliorer les conditions de vie de notre peuple, seront malheureusement utilisés pour rembourser des dettes dont nous n’avons jamais vu la couleur et qui n’ont jamais servi les intérêts de nos concitoyens, mais bien des poches et des fortunes personnelles.

Les traités internationaux ratifiés par le Togo ainsi que la constitution quoique tripatouillée sans cesse, nous confèrent l’inaliénable droit de nous de demander des comptes à ceux qui non seulement accaparent la richesse nationale commune, mais pire, nous endettent à n’en point finir pour hypothéquer notre avenir et celui de nos enfants, là où celui de leurs enfants est très prometteur car vivant et étudiant aujourd’hui en France, au Canada et aux USA, lesquels reviennent déjà pour remplacer leurs pères.

 

LR

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