Le monde est entré dans le quatrième décennie de lutte contre le sida. 40 ans après sa découverte par les virologues de l’Institut Pasteur, l’épidémie du Sida a fait plus de 40 millions de morts et plus de 39 millions de personnes vivent aujourd’hui encore avec le VIH. Pour raviver le combat contre ce fléau, une journée mondiale lui a été dédiée. Cette journée qui se célèbre le 1er décembre de chaque année est la manifestation de soutien aux personnes vivant avec la maladie et la commémoration des victimes.
Cette année, cette journée est placée sous le thème : « Confier le leadership aux communautés ».
En prélude à cette célébration, le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS-Togo) a rencontré la presse ce 28 novembre 2023 à son siège à Lomé. Il s’agit de faire le point de l’évolution de la maladie et de se lancer des défis.
Au Togo, pour montrer qu’on confie le leadership aux communautés, la manifestation officielle dans ce cadre aura lieu à Tchamba, préfecture située à environ 325 km de Lomé, dans la région centrale. Elle sera faite par les acteurs régionaux de la région centrale à Tchamba. Ils vont célébrer eux-mêmes la journée pour sensibiliser les jeunes, les femmes…Ces communautés seront mises en lumière.
Intervenant au cours de cette rencontre avec la presse, le professeur Pitché Vincent, le Secrétaire général permanent du CNLS-IST a laissé entendre que le Togo a depuis des années mis au centre les communautés dans la riposte contre la maladie. « Notre société civile est très dynamique. On a des réseaux de PVVIH qui sont membres du CNLS, on a des réseaux de religieux avec qui ont travail, on a des réseaux de la société civile classique. On a le réseau des journalistes, on a le comité de veille communautaire dans chaque canton, le réseau des professionnels de sexe…les communautés sont au cœur des actions et on n’hésite pas à les contacter pour qu’elles gèrent elles-mêmes les ressources dont elles ont besoin pour avancer », a-t-il indiqué.
Il s’est réjoui des résultats encourageants obtenus dans le cadre de la lutte contre cette maladie au Togo. Toutefois reconnait-il, il y a des disparités. « On a des problèmes avec des enfants parce que si on dit que 80% des PVVIH sont sous traitement, en réalité on a 83% des adultes qui sont sous traitement contre 56% des enfants parce que on a du mal à diagnostiquer les enfants. C’est un défi important pour nous », a insisté le prof Pitché.
Dans les années à venir le Togo fera beaucoup d’effort en matière de prévention par l’octroi du médicament aux groupes vulnérables, l’auto-test salivaire.
Le professeur Dagnra Anoumou, Coordonateur du PNLS-HV-IST a de son côté témoigné sa gratitude à l’ONU-Sida, au PNLS et aux autres organisations qui ne cessent d’apporter leur soutien à la lutte contre le sida au Togo. « Sans les partenaires, nous ne pouvons rien faire », a-t-il souligné.
Il a surtout remercié les autorités du pays qui ont très tôt compris que la société civile devrait jouer un grand rôle dans cette lutte.
« Le leadership nous a été convié depuis des années et c’est ce rôle que nous jouons jusque-là et nous allons continuer par la jouer pleinement pour atteindre les résultats ».
Quant à Simplice Anato, président de la Plateforme nationale des OSC sur la lutte contre le VIH, il a reconnu le rôle que joue ces organisations.
« Le leadership de la société civile est là. Si nous prenons par exemple les plus de 80 000 personnes vivant avec le VIH sida qui sont sous ARV au Togo, la société civile assure la prise en charge d’au moins un tiers de cette cible ce qui n’est le cas dans la plupart des pays où le rôle de la société civile se milite aux conseils dépistage. Dans notre pays, les OSC sont de véritables acteurs de prise en charge de l’infection à VIH. Le Togo a très tôt fait confiance à la société civile dans la prise en charge des VIH », a-t-il reconnu.
On notait aussi la présence du Représentant pays de l’ONUSIDA au Togo, Eric VERSCHUEREN.
Notons qu’au Togo en 2022, la prévalence du VIH est de 1,7% soit 110 000 PVVIH. Pendant la même année, 355 802 personnes ont été dépistées. 86 880 personnes étaient inscrites dans les centres de prise en charge dont 86 876 sous ARV. 81,20% des PVVIH connaissent leur statut VIH.
Clarisse AFANOU
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