Aného: Ce combat que les femmes UNIR veulent gagner

 

Des centaines de personnes à majorité des femmes affiliées au Mouvement des femmes UNIR (MFU) habillées pour la plupart au couleur rose (symbole de la lutte contre le cancer) ont parcouru le matin du samedi 2 décembre 2023 les artères de la ville d’Aného, environ une cinquantaine de km à l’Est de Lomé. A travers une marche sportive bien rythmée par des chants et des sonorités du pays, placée sous le thème : « les cancers féminins, j’en fais mon combat sportif », partie de la mairie de la commune Lacs 1, sur environ 5km, cette marche a chuté à la place publique de Jéricho.

Là, après quelques exercices sportives, l’assistance a été sensibilisée sur les cancers féminins surtout le cancer du sein et celui du col de l’utérus. Prenant la parole, Dr Ekoué Damien Kouvahey, médecin du sport, a présenté ces deux cancers et prodigué des conseils aux femmes pour éviter de les contracter.

« Au moment où nous sommes ici, beaucoup de femmes dans nos hôpitaux sont en train de mourir de cancer. Beaucoup de femmes sont décédées de ces deux cancers. Il y a beaucoup de femmes qui ont actuellement ce feu du cancer de sein et du col de l’utérus qui brûle en elles sans le savoir. Il est important d’en faire un combat », a-t-il entamé en conviant les femmes à faire le dépistage et les jeunes filles à se faire vacciner surtout au cours de la campagne de vaccination lancée par le gouvernement.

Parlant du cancer du col de l’utérus, Dr Kouvahey dira qu’il fait saigner abondamment les femmes. Il a donné l’exemple d’une jeune fille, qu’on lui a amené la dernière fois à l’hôpital, à 22 ans, elle a saigné une quantité de sang égale à un seau d’eau et a ensuite rendu l’âme.

« C’est ça le cancer du col de l’utérus. Les femmes saignent abondamment, quand ça commence, le saignement est tellement important que le temps de réagir, on a vidé son sang. Le cancer du col de l’utérus peut évoluer plusieurs années sans aucun signe et quand le signe le plus important apparait, le saignement c’est souvent trop tard. C’est pourquoi on demande de faire la vaccination pour les enfants et pour les femmes le dépistage, car beaucoup de femmes ont ce cancer sans le savoir », a-t-il indiqué.

S’agissant du cancer du sein, le médecin dira qu’il est une malformation qui survient au niveau du sein et dès que le nodule apparait dans le sein, il faut aller se faire consulter, a-t-il conseillé, parce « que tout nodule, toute douleur au niveau des seins est anormale, même pour une jeune fille et les enfants aujourd’hui. Une jeune fille de 14 ans a été détecté la dernière fois », a-t-il témoigné.

C’est pourquoi le médecin des Eperviers, l’équipe nationale du Togo, a conseillé à l’assistance à la pratique régulière du sport.

« Vous ne pouvez pas imaginer l’importance de la marche et de la danse que vous venez de faire aujourd’hui pour votre organisme. Nos soldats, c’est le sport. Il renforce nos anticorps. C’est pourquoi, nous devons continuer à faire du sport. Il est dit que si les femmes faisaient au moins 30 mn de marche tous les jours, nous allons réduire de 90% les risques de cancer. Donc mesdames, le sport est un allié très fort de la prévention du cancer », a conclu l’intervenant.

Auparavant le préfet des Lacs et le maire de la commune Lacs 1, se sont succédés pour souhaiter la bienvenue aux marcheurs.

Ils ont insisté chacun sur la pratique du sport, félicité le gouvernement pour avoir décrété les journées nationales du sport (JNS) et établi le lien qui existe entre le sport et le développement.

« Il ne peut y avoir de développement si on n’est pas en bonne santé et plus encore ce sont les femmes qui doivent être en bonne santé parce qu’elles sont la mère de notre développement. Il n’y a pas de développement possible sans le rôle des femmes qui sont des piliers importants qui, chaque jour, s’échinent à s’occuper de leur foyer, de leur travail et à faire plusieurs activités mais n’oublient pas leur maison. Nous sommes fières de vous », a déclaré en substance Me Alexis Aquéréburu, la maire de la commune Lacs 1.

Prenant à son tour la parole, la Déléguée nationale du Mouvement des femmes UNIR, Me Raymonde Kayi Lawson, a tout d’abord remercié toutes les autorités  qui ont honoré de leur présence à cette activité.

« Vous avez vu que toute la population, notamment les femmes se sont mobilisées pour soutenir celles qui soufflent de cette maladie très difficile à combattre. Ce sont des survivantes comme nous les appelons parce que le combat est vraiment difficile. Nous avons voulu leur montrer notre soutien, pour qu’elles ne se disent pas qu’elles sont seules dans ce combat, toutes les femmes doivent se sentir concernées par ce combat », a déclaré Me Lawson en encourageant ses consœurs à aller se faire dépister.

« Vous pouvez aller vous faire dépister contre le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus au niveau de l’hôpital Adjido d’Aného gratuitement. Le président Faure Gnassingbé a gracieusement mis les médicaments à notre disposition pour que quand on détectera une anomalie sur vous, vous soyez prise en charge gratuitement », s’est-elle exprimée.

 

Elle a ensuite remercié et salué les efforts du Président de la République en matière de leadership féminin et en matière sociale ce qui se traduit par les projets sociaux en faveur de la femme en l’occurrence Hezou, la gratuité de la césarienne et bientôt l’assurance maladie universelle…

En soutien au combat des femmes souffrantes de cette maladie, des ballons symboliques ont été lancés au ciel.

Soulignons qu’en marge de cette sensibilisation un certificat d’honneur a été décerné par l’ONG coup de pouce chaine de l’espoir Nord-sud à la Déléguée nationale des femmes UNIR pour son engagement au leadership féminin.

Notons que l’activité d’Aného est l’apothéose d’une tourne nationale entamée le 10 octobre 2023 dans les grandes villes du Togo par le MFU pour sensibiliser les femmes contre les cancers féminins. Elle marque la célébration du sixième anniversaire du MFU, un mouvement créé le 2 décembre 2017.

Vue la forte mobilisation des populations, la Déléguée nationale MFU a promis qu’elles reviendront de nouveau dans la cité des guins-mina.

 

 

Albert AGBEKO

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