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Le bal des hypocrites

 

Si Gnassingbé Eyadéma n’avait pas engendré Essozimna, la famille Messan aurait créé Faure. Tellement les Togolais ont appris à l’aimer et à le détester que l’homme prend finalement du plaisir à voir danser ses opposants au tango.

Le débat politique ces quatre derniers jours donne à réfléchir à tout analyste des faits politiques. Où allons-nous ?

TOGOCOM

Deux sujets majeurs à décrypter : le décès d’un monument de la politique togolaise et les consultations électorales en vue.

Primo, les politiciens s’apprêtent à aller marchander les voix des pauvres togolais désabusés. Avec une scène politique sans relief, ils s’apprêtent à arpenter monts et vallées pour quémander l’onction des togolais qui n’y croient plus trop. Là où les voix sont disputées, on sait compter sur les juristes de maison pour arrondir les angles au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Des députés nommés, j’ai appris à me familiariser avec le terme; tellement la boutade du “buveur de lait” en dit long que rien ne nous étonnera, Allons-y seulement. Quand des opposants deviennent des porte- paroles du Rpt-Unir pour réclamer un Siège par commune soit 117 au total pour un parlement d’un pays d’un peu plus de huit millions d’habitants, il faut être au Togo pour qualifier ces espèces rares également d’opposants. Pendant que les recalés de la liste bleue réclament une prolongation, nos fameux opposants sont devenus réguliers aux messes matinales et chez les Hounon. Tellement ils sont fauchés que le précieux sésame d’un siège au parlement peut changer leur vie. Comme le système qui nous régente a verrouillé tous les espaces de contestation, la mort de Mgr Kpodzro et du Dr. Kodjo Agbeyome ont été pour certains du pain béni pour sortir la tête de l’eau. Certains ont révisé leurs leçons de rédaction administrative à la hâte.

A la lecture de certains communiqués, je me demande s’il n’était pas mieux de garder le silence comme le parti au pouvoir qui ne s’offusque même pas à détester ces contradicteurs au point d’ignorer les préceptes de la société africaine devant la mort. Haïr jusqu’aux morts, ils ont eu le mérite de le faire. Cela en dit long sur la ligne directrice du système. Certains nouveaux riches pour faire l’exception se plaisent dans les maisons funéraires à dire combien ils ont été d’une grande utilité pour les défunts , certaines figures de l’opposition asphyxiées par le régime. Ces attitudes aux antipodes des normes sociales participent de la distraction, un spectacle digne des hypocrites.

HCRUNN

Pendant que le Prince replace ses pions pour un nouveau mandat, des téméraires à la chambre d’enregistrement, j’allais dire à l’Assemblée nationale veulent réviser la loi fondamentale du pays. J’apprécie leur courage. Le Togo n’est pas le Sénégal, tout se passera bien,dira quelq’un, mais jusqu’à quand ?

La constitution d’un pays n’est pas un texte figé, elle est appelée à évoluer avec le temps. Mais quand elle devient comme une camisole dont on peut se défaire et réhabiliter selon les humeurs du Prince, il faut s’inquiéter pour l’avenir. Nul n’est puissant éternellement et ceux qui sont passés à la trappe ne sont pas des néophytes comme on veut le faire croire avec des positionements sur la scène internationale qui laissent dubitatif.

Les prochaines élections constituent une foire pour les Repus de la République. Les opposants, les vrais, meurent en prison ou en exil. De leurs vivant ils ne seront même pas autorisés à donner une sépulture digne de nom à leur géniteurs.

Pendant que nous pleuront Agbeyome, souhaitons que le carnaval commence et se termine bien et que reprenne notre corvée quotidienne dans la paix du cynique.

Puisse Dieu entendre nos lamentations, vivement !

Dr. Alex K. EDOH

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