Arrestation de Flore Monteau : le CPJ interpelle les autorités togolaises sur la liberté de la presse

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) demande une enquête sur l’interpellation de la journaliste Flore Monteau à Lomé. Une affaire révélatrice des atteintes à la liberté de la presse au Togo.

Une journaliste arrêtée et contrainte de supprimer ses images

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités togolaises à ouvrir une enquête sur l’interpellation de la journaliste Flore Monteau et à sanctionner les agents responsables. Le 6 juin 2025, cette correspondante de TV5 Monde a été arrêtée par des gendarmes alors qu’elle couvrait des manifestations anti-gouvernementales à Lomé, la capitale togolaise.
Selon les informations recueillies par le CPJ, les agents ont saisi sa caméra, l’ont emmenée dans une brigade de gendarmerie voisine et l’ont contrainte à supprimer ses images. Ils ont également forcé la journaliste à déverrouiller son téléphone personnel pour vérifier s’il contenait d’autres clichés des manifestations.
Flore Monteau a été libérée quelques heures plus tard, sans inculpation, avec restitution de son matériel.
Le CPJ dénonce une « censure par la détention »
Pour Moussa Ngom, représentant du CPJ pour l’Afrique francophone, cette interpellation s’inscrit dans un schéma récurrent de répression contre la presse au Togo : « L’arrestation de Flore Monteau s’inscrit dans un schéma récurrent de censure par la détention, exercée par les forces de l’ordre togolaises. Les autorités doivent mettre fin à ces abus et garantir aux journalistes des conditions sûres pour couvrir les événements publics. »
Un climat de plus en plus hostile pour les journalistes au Togo
Cette arrestation intervient dans un contexte de tension croissante autour de la liberté de la presse au Togo. Les manifestations des 5 et 6 juin ont été déclenchées par l’arrestation du rappeur Aamron (Essowe Tchalla), interpellé pour avoir appelé à manifester le jour anniversaire du président Faure Gnassingbé.
Les atteintes à la liberté d’informer ne sont pas isolées. En avril, le journaliste Albert Agbeko, directeur de publication du média Togo Scoop, avait également été arrêté à Lomé et forcé à effacer des images prises lors d’une opération de révision des listes électorales.
Lire aussi : Togo : Interpellation de la journaliste de TV5MONDE, Flore Monteau à Lomé
Agbeko figure aussi parmi au moins six journalistes agressés en septembre 2024 alors qu’ils couvraient une réunion d’un parti d’opposition.
Le CPJ a indiqué avoir adressé une demande d’explication au ministère des Forces armées togolais concernant l’arrestation de Flore Monteau, sans réponse à ce jour. Les tentatives de contact avec la police togolaise sont également restées sans suite.
Un enjeu démocratique majeur
La répétition de ces actes de censure et d’intimidation à l’encontre de journalistes indépendants et de la presse internationale soulève de graves inquiétudes quant à la liberté d’expression au Togo, en particulier à l’approche d’échéances électorales et dans un climat politique tendu.
Le CPJ, aux côtés d’autres organisations de défense de la liberté de la presse, appelle à une mobilisation internationale pour garantir aux journalistes le droit fondamental d’informer sans intimidation ni censure.
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