

Des manifestants dans les rues d’Aflao pour la réouverture des frontières le 27 août 2021

En septembre 2021, les ministres de l’espace UEMOA suivis plus tard par ceux de la CEDEAO avaient recommandé le mois de janvier 2022 aux chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région l’ouverture des frontières terrestres de la zone. Un mois après la date proposée pour sa réouverture, les frontières demeurent toujours fermées avec pour conséquence la restriction de la liberté de circulation garantie par les Traités constitutifs de ces regroupements.
En mars 2020 : ça fait bientôt deux ans que les frontières terrestres de la zone CEDEAO sont fermées, à l’exception des marchandises qui sont autorisées à traverser. Ce maintien de la fermeture alors que les frontières aériennes sont ouvertes depuis ne se justifie pas. Elle frappe de plein fouet les populations pauvres avec pour conséquence le renchérissement des prix des produits de premières nécessités sur le marché.
Malgré les prévisions apocalyptiques, l’Afrique a mieux résisté à cette pandémie qu’on ne le croyait. On pourrait même dire qu’il y a eu plus de peur que de mal. Aujourd’hui, dans l’ensemble des pays de l’espace ouest africain, on note une diminution des cas de contamination et de décès ce qui a entrainé dans bon nombre de pays un allègement des restrictions à l’exception de l’ouverture des frontières.
L’Europe, l’épicentre de la maladie a aujourd’hui une vie presque à la normale mais curieusement c’est l’Afrique qui a relativement résisté à la maladie qui vit avec des restrictions. Plus d’un an après la réouverture des frontières aériennes on ne comprend pas que les frontières terrestres soient fermées alors que sa fermeture a plus d’incidence directe sur les populations vulnérables. Pendant ce temps, les dirigeants et les nantis peuvent continuer par prendre allègrement les avions. C’est dire que ce sont les moins nantis qui sont plus pénalisés ou qui propagent plus la maladie.
S’il est vrai que la circulation des marchandises n’est pas frappée par la mesure, il est évident que depuis cette fermeture, rares sont les marchandises qui traversent la frontière en ce moment. L’exemple illustratif est la frontière Aflao-Kodjoviakopé qui relie le Togo au Ghana ce qui fait qu’en août 2021, les populations de cette ville ghanéenne ont manifesté par centaines pour réclamer la réouverture des frontières. Mais jusqu’à présent leurs cris de détresse ne sont pas encore entendus au plus haut sommet de la CEDEAO.
Or, la fermeture de cette frontière a accentué la misère au sein de la population riveraine notamment du côté du Ghana où la majorité de la population vit des activités liées à la frontière. Depuis que cette frontière est fermée plus rien ne marche pour elle. Famine et misère ont élu domicile au sein de cette population. Or, la pauvreté est un terreau fertile à l’expansion du terrorisme.
L’une des causes de la vie chère qui fait ravage actuellement dans la sous-région est aussi liée à cette fermeture. On ne sait pas ce que gagnent les dirigeants de la CEDEAO à maintenir leurs populations sous restrictions. Tout se passe comme s’ils trouvent plaisir à asphyxier leurs propres économies nationales.
Alors que cette pandémie devrait être une aubaine pour l’Afrique de se relancer économiquement, le suivisme et l’absence de vision des dirigeants ont fait que le continent noir ne tirera aucun profit de cette pandémie si ce n’est être encore à la traine. Mais de grâce, il faut qu’ils ouvrent maintenant les frontières. Aucune raison ne justifie aujourd’hui cette fermeture. Ouvrez les frontières maintenant ! Open the borders now !
Albert AGBEKO
E-Mail: togoscoop@gmail.com
Tél : (00228) 90 96 63 64/ 99 56 57 88 : Pour vos reportages, annonces et publicité, contacter le service commercial de votre site Togoscoop.