CHU Campus : un 1er Mai sous le signe de la contestation et du dialogue

L’ambiance de la Fête du Travail au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Campus a dérogé à la tradition cette année. En effet, c’est en arborant un brassard rouge, symbole de mécontentement, que le personnel de l’établissement a célébré ce 1er Mai, exprimant ainsi un profond malaise face à des revendications sociales et professionnelles restées sans réponse.

Sous les arbres, à proximité du service de scanner, les agents du CHU ont remis un cahier de doléances à leur directeur, M. Kalao Essodom Assima. Ce document, lu par le délégué du personnel, Fandonougbo Kodjo Carlos, contient une série de revendications récurrentes. Parmi celles-ci figurent notamment le respect du principe des 10 % des recettes propres pour le calcul des ristournes, une redistribution équitable des ristournes de la pharmacie, la défense du paiement des 60 000 FCFA promis par le Chef de l’État aux fonctionnaires émargeant sur le budget autonome, l’amélioration des conditions de travail des surveillants, ainsi que le renforcement du personnel dans certaines catégories.


« Le brassard rouge symbolise notre mécontentement face à certains points de revendications qui restent insatisfaits. Nous avons l’impression qu’il manque une volonté réelle de les résoudre », a déclaré Hainga Essohanam, point focal du SYNPHOT Campus.
Malgré cette mobilisation, le personnel reconnaît certaines avancées, notamment la régularité des salaires et primes, la résolution rapide des problèmes d’eau et d’électricité, la construction d’une centrale de production d’oxygène avec l’appui de partenaires, ainsi que la disponibilité du directeur pour le dialogue.
Dans sa réponse, M. Kalao a mis l’accent sur la concertation, rappelant que le dialogue a toujours été la force motrice du CHU Campus. Il a souligné les progrès réalisés sous sa direction, notamment l’augmentation du budget alloué aux ristournes– passé de 40 millions en 2020 à une projection de 95 millions en 2025 – et la revalorisation progressive des primes. Il a toutefois reconnu l’existence de tensions internes, de limites structurelles et la nécessité d’un soutien externe.
« Je reste personnellement engagé dans ce combat pour améliorer les conditions de travail. Mais cela passe par une démarche participative, une solidarité renforcée et une vision collective de l’avenir », a-t-il affirmé.

Le directeur du CHU Campus n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude au président de la République pour les efforts entrepris en faveur du secteur hospitalier, et plus particulièrement pour le CHU Campus. Il a salué la décision d’étendre au CHU Campus le projet Ellipse, initialement destiné au CHU de Kara, qui vise à améliorer considérablement la prise en charge des patients.
M. Kalao a également remercié l’actuel ministre de la santé et son prédécesseur les professeurs Tchin Darré et Moustafa Mijiyawa pour leur leadership.
Alors que les discussions se poursuivent, ce 1er Mai au CHU Campus illustre la complexité des relations sociales dans le secteur hospitalier et l’urgence de solutions durables.

Notons que le CHU Campus est l’un des fleurons des soins de la capitale togolaise. Il compte environ 500 personnels travaillant.
Francine DZIDULA
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