
La Haute Autorité pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a ouvert ce jeudi un atelier de deux jours à l’intention des acteurs de la chaîne pénale togolaise. Organisée à Lomé, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’éthique et de la transparence dans l’appareil judiciaire.

Placée sous le thème : « Rôle et responsabilités des greffiers en chef, secrétaires de parquets, administrateurs de prison et surveillants pénitentiaires dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées », cette session de formation met en lumière le rôle essentiel de ces acteurs dans la consolidation de l’État de droit au Togo.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le président de la HAPLUCIA, Aba Kimelabalou, a salué la forte mobilisation des participants. Il a rappelé que la corruption est un fléau aux conséquences destructrices : affaiblissement des institutions, détournement des ressources publiques, creusement des inégalités et perte de confiance des citoyens dans la justice.
L’implication des personnels judiciaires au cœur des réformes
Dans son discours inaugural, le ministre de la Justice et de la Législation, Mipamb Nahm-Tchougli, a souligné l’importance de la rigueur et de l’intégrité des agents du ministère de la Justice. Selon lui, « la corruption est une perversion qui mine l’État de droit. Elle est prévue et sévèrement réprimée par les articles 594 et suivants du nouveau code pénal togolais ».
Les greffiers, secrétaires de parquet, administrateurs de prison et surveillants pénitentiaires ont une position stratégique dans la chaîne pénale. « Vous êtes les piliers silencieux mais cruciaux du fonctionnement quotidien de la justice. Vous manipulez des actes, des amendes, des documents sensibles, des ressources financières. Vous êtes donc les premières sentinelles de la transparence », a insisté le président de la HAPLUCIA.
L’objectif de cet atelier est clair : renforcer les capacités des acteurs de la justice en matière de prévention, de détection et de dénonciation des actes de corruption. Cette démarche s’inscrit dans la dynamique des réformes engagées par le Togo pour assainir son administration publique.
Créée par la loi n°2015-006 du 28 juillet 2015, la HAPLUCIA a été maintenue par la Constitution de 2024, sous l’appellation Haute Autorité pour la Transparence, l’Intégrité de la Vie Publique et la Lutte contre la Corruption. Elle constitue l’un des instruments majeurs de la bonne gouvernance au Togo.
Un combat collectif pour un Togo plus juste
La lutte contre la corruption ne saurait être menée efficacement sans l’implication active de tous les corps professionnels. Dans le secteur judiciaire, cette exigence est encore plus cruciale. « Vous devez être des modèles pour les justiciables, et votre attitude doit refléter la rigueur, la décence et l’exemplarité. La corruption nuit gravement à l’État de droit et freine la croissance », a martelé le garde des Sceaux.
Cet atelier constitue donc une occasion précieuse pour outiller les personnels de justice face aux défis de l’intégrité et de la redevabilité dans l’exercice de leurs fonctions. Il participe également à la promotion d’une justice équitable, crédible et accessible à tous.

Une institution qui suscite des interrogations
Malgré son rôle important, la HAPLUCIA fait l’objet de critiques. Depuis sa création, elle n’a procédé à aucune interpellation publique de personnes impliquées dans des détournements de fonds. Sa stratégie en dehors des séminaires consiste plutôt à négocier le remboursement des sommes détournées, une méthode qui interroge sur l’efficacité réelle de l’institution dans la lutte contre l’impunité.
Albert AGBEKO
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