

Les Togolais se sont réveillés ce vendredi matin par une panoplie de mesures rendues publiques tard la veille par le gouvernement dans sa volonté de porter le coup de grâce à la progression inquiétante de la pandémie de la Covid-19 au Togo. En tout, pas moins de 10 mesures ont été annoncées qui, toutes, entrent en vigueur moins de 3 heures de temps après sa publication. Rendu public dans la nuit du 9 septembre 2021 autour de 22h, ces mesures sont d’application le 10 septembre. Même s’il s’agit d’une urgence sanitaire, la procédure a surpris plus d’un.
Beaucoup avait élaboré, programmé et engagé des dépenses sur le weekend et ils se voient obligés de tout abandonner. Difficile à supporter et à accepter. Parmi ceux qui sont surpris par la décision figurent en bonne place les croyants qui sont aussi visés par les 11 mesures édictées par le gouvernement. En effet, les églises, les temples et les mosquées doivent être fermés selon la décision pour une durée d’un mois. Faisant écho de cette masse silencieuse à laquelle l’application immédiate de cette décision causera des préjudices, la Conférence des évêques du Togo (CET) s’est rapidement réunie dans la matinée de ce vendredi en visio-conférence, rencontre élargie au ministre de l’Administration. Avant même que le ministre ne réponde aux préoccupations des évêques, une note de ces derniers est adressée aux fidèles en les appelant au calme.
Et dans la soirée de ce vendredi, un communiqué en bonne et due forme de la CET est intervenu. Ce qui saute à la lecture du communiqué est que la CET a forcé la main au gouvernement pour obtenir un moratoire d’une semaine. « Afin de laisser aux populations, le temps de s’y préparer, le Gouvernement a accueilli favorablement le souhait des Evêques, que l’entrée en vigueur des mesures de fermeture des lieux de cultes soit effective, à partir du vendredi 17 septembre 2021 », pouvait-on lire dans le communiqué. Il est évident qu’une telle décision ne peut s’appliquer sans laisser une marge de manœuvre à la population pour se préparer. C’est ce que la CET a finalement obtenu. Ainsi les adorations de ce weekend peuvent avoir lieu sans mesures coercitives des autorités. Elles serviront également d’occasion de sensibilisation des fidèles à la vaccination.
Voilà comment la CET a réussi à obtenir un petit répit à cette mesure qui permettra à la population de se préparer avec la fermeture des églises qui interviendra le 17 septembre pour un mois.
La conclusion que nous pouvons tirer de cette situation est que la CET on l’aime ou on ne l’aime pas, elle demeure à ce jour, l’une des organisations de la société civile la plus structurée, la plus organisée et la plus décentralisée avec une méthodologie qui suscite admiration. Pour preuve, elle a été la première organisation, ce vendredi matin, jusque quelques heures après l’annonce de la mesure, a organisé une conférence en visio pour se plancher sur la décision.
Ce n’est qu’après que la CET ait obtenu du gouvernement cet assouplissement que les autres organisations religieuses ont aussi fait des sorties pour s’aligner.
Par ailleurs, la CET est également la seule organisation religieuse qui fait des sorties périodiques sur la situation sociopolitique du pays. S’il existait deux organisations de ce genre au Togo beaucoup de choses allaient changer. C’est en cela que nos évêques sont à encourager et à féliciter.
Albert AGBEKO
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