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Fraude à l’électricité au Togo : un système mafieux toléré

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Au Togo, la fraude à l’électricité ne relève plus du simple délit isolé. Elle est devenue, selon plusieurs sources crédibles dont l’ancien Directeur Général Adjoint de la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET), Ayao Amoussou-Kpeto, un système bien huilé, institutionnalisé et protégé, impliquant aussi bien des entreprises clientes que des agents – voire des hauts responsables – de la société publique d’électricité.

YAS SOWE

Une fraude organisée et généralisée

TOGOCOM DEVIEN YAS

Les entreprises abonnées à la moyenne et haute tension figurent parmi les principaux acteurs de cette fraude massive. Celles-ci truquent volontairement leurs installations électriques pour contourner les compteurs de la CEET, avec la complicité active de ses agents techniques. Le procédé est simple : des branchements parallèles, réalisés à l’intérieur des locaux, permettent de consommer sans que cela ne soit enregistré ni facturé. Une pratique connue et acceptée par les responsables hiérarchiques de la CEET, qui y trouvent leur intérêt.

Le dispositif censé permettre un contrôle indépendant – à savoir une cellule avec deux portes, l’une pour la CEET et l’autre pour l’entreprise – est totalement détourné. Dans les faits, la CEET ne peut accéder aux installations sans l’autorisation de la société cliente, qui verrouille l’entrée et contrôle le passage des agents. Une situation qui viole toutes les normes réglementaires et témoigne de la complicité flagrante entre les deux parties.

Bakchichs, alertes et impunité

Les agents de la CEET perçoivent régulièrement des pots-de-vin en échange de leur silence. Lorsqu’un contrôle inopiné est prévu, les entreprises sont prévenues à l’avance, le temps de remettre les installations dans leur configuration réglementaire. Ce jeu de cache-cache n’est en réalité qu’une façade, car personne n’est dupe. Tout est orchestré pour préserver les intérêts de chacun, au détriment de l’intérêt public.

Malgré la gravité des faits, aucune action d’envergure n’a jamais été initiée, ni par la direction de la CEET ni par le ministère de tutelle. Pire encore, ce silence et cette inaction semblent dictés par les bénéfices tirés de cette fraude par ceux-là mêmes qui devraient y mettre un terme.

 Des pertes colossales à la charge du contribuable

L’électricité consommée au Togo est en grande partie importée du Nigeria et du Ghana, et les quantités livrées sont précisément mesurées. Or, les chiffres relevés au niveau de la CEET ne correspondent jamais aux quantités initialement reçues. La différence – souvent évaluée à plusieurs milliards – reflète le volume de fraude. Résultat : ces pertes sont répercutées sur le contribuable à travers des injections de fonds publics et des augmentations tarifaires brutales, comme celle récemment imposée aux populations.

Une corruption systémique ignorée des autorités

Ce système de fraude n’est pas le fruit d’un manque de moyens techniques. Les solutions existent, mais les dirigeants refusent d’y investir, car cela mettrait à mal un réseau de corruption bien établi. Le modèle togolais semble donc ignorer délibérément les exemples de pays comme la Chine ou la Corée du Sud, qui considèrent la corruption comme un crime grave.

Le peuple, éternelle victime

Pendant que les fraudeurs s’enrichissent et que les responsables ferment les yeux, c’est le citoyen ordinaire qui paie la facture. La récente hausse des tarifs de l’électricité, imposée  est le dernier épisode d’un feuilleton d’injustice.

Une chose est sûre : tant que les responsabilités ne seront pas clairement établies et les auteurs sanctionnés, cette fraude continuera à prospérer. Le Togo ne pourra espérer un avenir énergétique stable et équitable tant qu’il tolérera l’impunité des puissants au détriment des plus vulnérables.

La vérité de l’ex DGA de la CEET

« Ma sortie est dirigée contre ces soi-disant ministres et autorités irresponsables qui sont autour du Président du Conseil depuis son avènement au pouvoir mais qui sont de vrais fossoyeurs de l’économie Togolaise, aidant les étrangers véreux qui n’ont ni foi ni loi à piller notre économie. Cela ne peut plus durer. Non, l’augmentation du tarif d’électricité du 5 mai dernier est un leurre. Le Chef de l’État (nous n’avons pas encore l’habitude de la 5ème République) doit demander urgemment à revenir sur cette augmentation, former une équipe de Togolais qui en 3 mois va ramener les tarifs moins chers qu’avant et va remettre la CEET sur de bons rails. Des soi-disant industriels étrangers qui vous affirment que s’ils ne fraudaient pas les compteurs de la CEET, ils ne peuvent pas vendre leurs produits !  Il était même prêt à me remettre 150 millions de FCFA, 50 millions pour mon DG, 50 millions pour nos agents contrôleurs et 50 millions pour moi-même. Évidemment, j’ai opposé un NON catégorique ! Quand on voit les sommes enjeux, on peut imaginer aisément combien ces fraudes aux compteurs font gagner à ces entrepreneurs véreux et leurs commanditaires fossoyeurs de la République. Monsieur Faure, pour la plupart, ce sont de faux ministres et conseillers qui sont autour de vous! L’entrepreneur que le PCA qui a été vite remercier avait pris les mains dans le sac, nous avait fraudé pour 4,2 milliards de FCFA lorsque le logiciel du fabricant de compteurs est mis sur son compteur frauduleux ! Alors que nos agents contrôleurs le verbalisaient seulement pour 2,2 milliards de FCFA. Il serait injuste de ma part de doigter uniquement les entrepreneurs étrangers, les chefs d’entreprises Togolais sont bien du lot! La CEET, ne peut pas être en faillite et ne peut pas augmenter ses tarifs au contraire ! », a écrit Ayao Amoussou-Kpeto sur sa page facebook. 

 

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