Jubilée Tezan d’Agou-Nyogbo Sud : Un franc succès !
Un franc succès ! Tout le monde : les natifs d’Agou-Nyogbo Sud et leurs amis qui ont fait le déplacement ce 31 août 2024 pour l’aopthéose du jubilée de la fête traditionnelle Tezan ou fête des ignames s’accordent à dire que cette édition a été un franc succès.
Joignant l’utile à l’agréable, les fils d’Agou-Nyogbo Sud vivant au Togo et ceux de la diaspora, ont su mobiliser environ 5 millions de F CFA pour la réhabilitation d’une route dans le canton. En effet, cette action rentre dans le cadre d’une initiative prise depuis quelques années par les natifs d’Agou-Nyogbo qui ont décidé que la célébration de cette fête des retrouvailles ne se limite pas seulement à des réjouissances mais qu’elle soit une occasion de réalisation de projet de développement. C’est dans ce sens que cette année, l’idée de réhabilitation de la route qui part du marché du canton en direction des écoles sans oublier le cimetière a été adoptée.
Parlant de la fête proprement dite, il faut dire qu’elle s’est déroulée à la place publique du canton. Des dizaines de centaines de foule bigarrée au rang des desquelles les têtes couronnées d’Agou et d’ailleurs, des autorités politiques et administratives dont le député d’Agou ont assisté à l’événement.
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Dans son mot de bienvenu à l’assistance, le président du comité d’organisation de cette édition de Tezan, Roger Mawulolo Lasmothey, a rendu grâce à Dieu et aux mannes des ancêtres qui ont veillé sur chacun des filles et fils d’Agou-Nyogbo Sud jusqu’à ce jour. Il a aussi présenté et remercié tous ceux qui ont travaillé au sein du Comité d’organisation.
« C’est avec une grande émotion et un profond sentiment de fierté que je prends la parole en tant que Président du comité d’organisation de cette 50ème édition dans les 300 ans et plus que nous avons déjà organisé cette fête traditionnelle Tezan, fête des ignames », a encore poursuivi M. Lasmothey.
Pour le président du Comité d’organisation, c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. C’est cet esprit qui les a guidés dans les préparatifs de cette fête. « Ce que nos prédécesseurs ont fait, nous ne l’avons pas rejeté, nous avons tiré ce qui est bon dedans, ce que nous avons vu qu’il mérite amélioration nous l’avons amélioré espérant que ceux qui viendront après nous puisse faire mieux que nous », a-t-il souligné en émettant le vœu que cette fête survivra au temps.
Lasmothey a prôné l’union des fille et fils de Nyogbo pour son développement. « Que cette flamme nouvelle que nous voulons pour Nyogbo grandisse et qu’il ne s’éteigne jamais pour son développement. C’est tout ce que nous pouvons faire pour que ceux qui viendront après puisse dire que nos pères l’ont fait et nous aussi nous devons continuer sur cette lancée», a encore déclaré le président du comité d’organisation implorant la bénédiction sur les filles et fils d’Agou-Nyogbo Sud.
A sa suite le doyen Ebenezer Ayevo a retracé l’historique du peuple Agou-Nyogbo et de la fête Tezan. Les Agou-Nyogbo appartiennent au groupe Ewé, originaires de l’Egypte qui ont migré à travers plusieurs territoires avant de poser leurs valises à Notsè. De là, ils ont élu domicile à Agou. S’agissant de la fête des ignames ou Tezan, a dit le doyen Ayevo, le peuple ewé d’Agou étant majoritairement agriculteurs, cultivent principalement l’igname. A chaque récolte, les prémices sont offertes aux divinités au cours des rejouissances qui se faisaient dans chaque famille il y a environ trois siècles. C’est au cours du règne de Togbui Pèbi IV que celui-ci a décidé d’en faire de cette fête une fête cantonale.
« Un peuple qui ne se rappelle pas de son histoire, qui n’a pas de moment de réjouissances est un peuple appelé à disparaitre », a pour sa part entamé le président du conseil exécutif des chefs traditionnels d’Agou, Togbui Egulete XI. Ce n’est pas aujourd’hui, a-t-il poursuivi, que Agou-Nyogbo sud a commencé par fêter Tezan. « La dernière fois que je suis venu ici en pareille circonstance, cela remonte à une dizaine d’années. A l’époque des prix avaient été décernés aux meilleurs producteurs d’igname. Mais cette année, les aléas climatiques ne nous ont pas arrangés mais ce n’est pas une raison d’abandonner l’agriculture », a-t-il déclaré en encourageant les jeunes à retourner à la terre mais aussi les parents à faire un retour aux sources.
Dans son adresse de circonstance, le chef canton d’Agou-Nyogbo Sud, Togbui Pebi V, a remercié les plus hautes autorités du pays sans oublier les autorités préfectorales et communales et les chefs des villages frères qui ont fait le déplacement rehaussant l’éclat de la célébration.
S’adressant à ses administrés, il les a appelés à l’union pour retrouver ce qui faisait jadis la fierté et la renommée d’Agou-Nyogbo.
A titre d’exemple, Togbui a déclaré que la « Marche républicaine », la chanson arrivée en deuxième position à l’issue du concours lancé au lendemain des indépendances pour choisir un hymne national pour le Togo, a été composée par un natif d’Agou-Nyogbo, M. Ayeboua. Dans le domaine du sport, la tête couronnée s’est aussi rappelée l’époque où l’équipe d’Agou faisait les beaux jours du championnat d’élite grâce à son club Tazar. A travers ces exemples, Togbui Pebi V a appelé la jeunesse d’Agou-Nyogbo Sud à retrouver son lustre d’antan que ce soit dans la musique, le sport ou tout autre domaine qui contribue au développement du pays.
Togbui Pebi n’a pas passé sous silence l’objectif de cette édition de la fête des ignames qui est la réhabilitation de la route menant aux écoles du canton qui est dans un état lamentable surtout en période de pluie, ce qui n’honore pas les natifs du canton. Il s’est réjoui que tout comme par le passé la population va relever ce défi d’une nouvelle route bien praticable pour le bonheur de toute la communauté.
Pour finir, Togbui Pebi n’a pas manqué de remercier les fils de la diaspora d’Agou-Nyogbo Sud. « Nous espérons que nous réussirons à toucher leur cœur pour qu’ensemble nous puissions construire notre canton », a-t-il conclu.
Le directeur régional des arts et de la culture des Plateaux, Kokou Monkli a transmis le message officiel des autorités. Il a cependant regretté que sur 12 préfectures que compte la Région des Plateaux, seules les préfectures de Danyi et celle d’Agou sont les deux qui n’ont pas de fête traditionnelle préfectorale. Certainement ce qui expliquerait qu’aucun ministre n’a assisté à la fête, pas même le préfet n’était pas présent.
Rappelons que plusieurs activités étaient au programme de cette festivité dont des matchs de football. Les vainqueurs ont été primés au cours de l’apothéose ce samedi.
Notons que très tôt dans la matinée la population a été réveillée par des coups de salve suivis plus tard par une procession sur les artères du canton. Durant environ deux heures d’horloge, sur une distance d’environ 1 km, au son des différents rythmes, la population des six villages, massée derrière leurs chefs villages transportés en hamac, a chuté à la place des fêtes pour les festivités officielles qui a duré plus de quatre heures d’horloge. Dans l’après-midi, la fête s’est poursuivie dans les quartiers jusqu’à tard dans la nuit.
Albert AGBEKO
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