Opinion : La politique au Togo ne fait pas rêver !
Au Togo, la politique a cessé d’être l’art noble de servir le peuple. Elle est devenue un jeu malsain, un terrain miné où seuls ceux qui ont juré de gouverner éternellement peuvent espérer sortir indemnes. Les autres, ceux qui osent rêver d’un avenir meilleur pour leur pays, se trouvent confrontés à une machine impitoyable, prête à broyer leurs aspirations.
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En suivant la politique dans d’autres pays, nous sommes témoins de quelque chose de différent. Là-bas, la jeunesse est mise en avant, on lui confie des responsabilités, on l’écoute. Rien qu’à les voir, on sent un souffle d’espoir, une envie irrésistible de se joindre à eux, de croire que la politique peut encore être un vecteur de changement, un moyen de bâtir un avenir collectif.
Au Togo, c’est une toute autre histoire. Ici, ceux qui sont au pouvoir gouvernent contre le peuple, le narguent avec une arrogance effarante. La vie politique y est figée, étouffée par des décennies de dictature déguisée en démocratie. Soixante ans après l’indépendance, nous attendons toujours la vraie libération, la véritable libéralisation de la vie politique. Mais les espoirs sont minces.
Dans ce contexte, quel jeune oserait rêver d’une carrière politique ? Cette ambition, qui ailleurs est noble et valorisante, est ici perçue comme un acte de défi, presque suicidaire. Pourtant, malgré tout, certains jeunes continuent de se battre, au péril de leur vie. Ils s’engagent avec courage, non pas parce qu’ils croient en la politique telle qu’elle est, mais parce qu’ils espèrent la changer, la réinventer.
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À eux, ces jeunes intrépides, nous devons tirer notre chapeau. Leur détermination est un rayon de lumière dans une obscurité épaisse. Puissent-ils tenir bon, malgré les dangers, malgré les épreuves. Car c’est à travers eux que se dessine, peut-être, l’espoir d’un Togo enfin libre, où la politique serait enfin un art qui fait rêver.
Benjamin AMOUZOUVI