Plusieurs agents de la TVT congédiés par le ministre Ayewouadan
De toutes les décisions prises par l’actuel ministre de la communication et des médias, le professeur Ayewouadan Akodah, depuis qu’il a été nommé à la tête de ce département ministériel, celle-ci fera plus grincer de dents au personnel de la télévision togolaise (TVT).
En effet, par une note de service en date du 14 juin 2023, le ministre de la communication et des médias, a signifié la fin du contrat qui lie certains agents à la première chaîne publique.
« La présente note vise à clarifier le statut des agents qui n’ont pas bénéficié de contrat avec la TVT dans le cadre des deux dernières vagues de conclusion de contrats. Ces derniers sont invités à suspendre leurs participations aux activités. Ils ne doivent plus se présenter au service. Ils ne pourront reprendre leurs participations qu’en cas de conclusion d’un contrat avec la TVT. La télévision togolaise s’engage à respecter les règles administratives et rejette toute relation contractuelle non écrite avec un agent. Les anciens collaborateurs concernés sont invités à se conformer scrupuleusement à cette note au risque d’engager leur responsabilité », lit-on dans la note du ministre.
Ils sont donc plus d’une vingtaine d’agents concernés par cette décision du ministre. Les sections les plus concernées sont la technique, la production et la rédaction surtout la rédaction sportive.
Avec cette mesure, c’est tout un pan de la vie de ces agents qui part en fumée. Des agents qui ont consacré l’essentiel de leur vie à cette chaîne qui, aujourd’hui, les renvoie comme des malpropres. Certains parmi eux totalisent plus de 15 ans à la TVT voire plus.
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Cette décision aura des répercussions sur certaines émissions qui seront certainement, dans les jours à venir, supprimées de la grille des programmes de la chaine nationale puisque parmi les agents congédiés certains sont des animateurs des émissions de grande écoute sur la télévision.
Ils n’ont pas bénéficié du renouvellement du contrat parce que leur supérieur hiérarchique estime que leurs émissions ne rapportent rien à la télévision.
Il faut dire que ces agents travaillaient bénévolement sur la chaîne depuis plusieurs années et que ce n’est qu’en 2020 en pleine période de Covid-19 qu’ils ont bénéficié pour la première fois de la signature d’un contrat qui leur a octroyé le paiement d’une modique somme.
Même si avec l’actuel contrat qui a laissé sur le carreau certains des agents, on note une légère amélioration des conditions de travail des agents retenus qui voient leur grille salariale un peu alignée sur celle de la fonction publique, de même que bénéficiant d’autres avantages notamment la déclaration à la caisse, de congés payés, toutefois l’inquiétude demeure dans les rangs des retenus. Puisque la durée du contrat n’est que d’un an qui n’est pas reconductible tacitement. Qu’adviendra-t-il à la fin de cette durée ? Vont-ils eux-aussi être renvoyés ? Voilà autant de questions que se posent ces chanceux.
Quelles que soient les raisons qui justifient la non prorogation du contrat, toujours est-il que le ton avec lequel la rupture est annoncée est quelque peu irrespectueux pour des gens qui ont tenu cette boîte durant plusieurs années sans salaire avec seulement l’espoir que leur situation un jour se régulariserait. Et voilà qu’on les renvoie en les invitant à se conformer « scrupuleusement à la note au risque d’engager leur responsabilité ».
Des mots adoucis seraient plus appropriés dans ce genre de situation pour apaiser le cœur des gens qui ont tout perdu.
Déjà sur le terrain, cette rupture de contrat se fait sentir.
« Depuis lundi, on va en reportage en nombre très restreint : juste le cadreur, plus de preneur de son, le journaliste joue ce rôle ou s’il a la chance d’avoir un stagiaire Dieu merci il tient le micro », a confié un journaliste de la TVT à Togo Scoop.
Epine dorsale de la télévision togolaise, les agents contractuels abattent l’essentiel du travail. A la TVT, la conférence de rédaction débute à 8h, mais on ne sait pas à quelle heure on peut rentrer à la maison. Les journalistes travaillent (parfois 7jours/7) plus que les fonctionnaires pourtant payés pour la tâche qui, pour la plupart, abandonnent leur poste pour leurs propres affaires ou se convertissent en attachés de presse dans les ministères.
A noter qu’il y a quelques mois le ministre avait coupé l’herbe sous les pieds de ces agents contractuels en interdisant aux journalistes des médias d’Etat de percevoir sur le lieu de reportage de l’argent.
On estime à environ 300 le personnel de la télévision togolaise qui émarge sur le budget public. Les contractuels sont les agents engagés par la télévision pour suppléer au manque de personnel.
Albert AGBEKO
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