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Togo : Chronique d’un cafouillage annoncé

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À peine un mois après l’entrée en fonction du Président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé, la Ve République donne déjà des signes de fébrilité. Alors que le pays attend toujours la nomination d’un gouvernement, les premiers actes officiels du nouvel exécutif laissent transparaître un manque de coordination et une gouvernance hésitante. En ligne de mire : une série de décrets pris puis rapportés en l’espace de quelques jours, révélant une impréparation manifeste.

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Le 21 mai 2025, le Président du Conseil signe deux décrets : l’un modifiant le nombre de maires et de conseillers municipaux par commune, l’autre fixant la date des élections locales. Moins d’une semaine plus tard, coup de théâtre : le 28 mai, un communiqué du ministre de l’Administration territoriale annonce le retrait du décret initial. Le texte précise que les nouvelles dispositions ne s’appliqueront finalement qu’à partir des élections municipales suivant celles de 2025. Résultat : retour au dispositif de 2018 pour les effectifs municipaux, et léger report du scrutin au 17 juillet 2025.

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Ce va-et-vient réglementaire, à ce niveau de responsabilité, sème le trouble. Car un décret présidentiel, surtout sur une matière aussi sensible que l’organisation des élections locales, ne se prend pas à la légère. Il doit être l’aboutissement d’une réflexion sérieuse, concertée, appuyée par les services techniques de l’administration. Le rapporter en moins d’une semaine donne l’impression d’un pouvoir qui navigue à vue, ou pire, d’un amateurisme déroutant.

Loin d’un simple ajustement technique, cette rectification précipitée trahit un malaise plus profond : l’absence d’un gouvernement opérationnel. Faute d’une équipe ministérielle formée, les décisions semblent prises dans une relative opacité, sans coordination solide entre les différents acteurs institutionnels. Une situation qui renforce l’idée d’un exécutif encore en rodage, à un moment où l’État devrait précisément rassurer et donner le cap.

Le décret n° 2025-006/PC, pris également le 28 mai, tente de remettre de l’ordre en réaménageant le calendrier électoral. Le scrutin est désormais prévu pour le 17 juillet, avec une campagne débutant le 1er juillet. Mais le mal est fait. Ce cafouillage réglementaire écorne sérieusement l’image de la nouvelle gouvernance et soulève une question cruciale : comment bâtir une Ve République solide quand ses premiers pas sont marqués par l’hésitation et la confusion ?

Ce couac institutionnel, que le régime parlementaire devrait résoudre, illustre un démarrage chaotique. Il montre aussi que, malgré les promesses de renouveau, les vieilles pratiques — décisions hâtives, recul sans explication, opacité — n’ont pas totalement disparu. À défaut de redonner confiance, ces actes laissent planer un doute sur la capacité du nouveau régime à incarner la rigueur et la maîtrise qu’appelle son ambition républicaine.

Il est encore temps de redresser la barre. Mais pour cela, il faudra plus qu’une série de communiqués correctifs : il faudra une gouvernance claire, assumée, structurée — bref, à la hauteur de l’enjeu.

 

 

Francine DZIDULA

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